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Question à ...Rehana Gafoor : «Je me sens comme un paria»

13 février 2016, 11:26

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 Question à ...Rehana Gafoor : «Je me sens comme un paria»

Elle le dit : «J’ai une grande gueule et je ne vais pas changer.» La syndicaliste Rehana Gafoor est de nouveau en conflit avec la direction de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). Elle en explique les raisons.

 

Que reprochez-vous à la MBC ?

Le traitement inhumain. Depuis ma réintégration en décembre 2011, j’ai d’abord été exilée dans un bureau à Port-Louis, qui se vidait au fil des semaines et des mois. Je n’étais invitée à aucune activité de la MBC, que ce soit aux fêtes de fin d’année comme en 2011, aux réunions du marketing ou aux célébrations du 12 mars. Je me sens comme un paria.

J’ai l’impression que depuis ma réintégration, la direction fait tout pour me tenir à l’écart. Je suis Marketing and Event Officer, donc le n°3 de mon département, et la direction me traite comme un Junior Officer. J’ai écrit plusieurs lettres à l’époque à Dan Callikan et à Jacqueline Chuong, mais aucune réponse, même pas un accusé de réception.

Vous comprenez les raisons de ce traitement ?

On me l’a souvent dit : je suis une grande gueule. Je dis ce que je pense et on me le reproche souvent. Moi, j’estime que c’est une qualité et je ne vais pas changer. J’ai écrit au ministre Bhadain récemment en tant que responsable de la MBC. Je lui ai demandé où est la bonne gouvernance à la MBC ? De mauvaises décisions ont été prises dans le passé par Dan Callikan. Depuis, rien n’a changé. Des gens ont reçu des increments à la MBC, alors qu’ils ne le méritent même pas. On ne peut rien leur faire. La situation est restée la même. Où est la bonne gouvernance dans tout cela ?

Vous avez été sanctionnée récemment ?

Et ce n’est pas mérité. J’ai reçu un avertissement après avoir pris la parole à une réunion syndicale en tant que présidente de l’Observatoire de la démocratie. Jacqueline Chuong s’en est servie pour me donner un warning. C’est injustifié. Selon la MBC Act, je ne dois pas divulguer d’information concernant le fonctionnement de la station. Je ne l’ai pas fait et je ne mérite pas ce warning. Cela fait tache sur mon dossier personnel à la MBC.

Que comptez-vous faire maintenant ?

J’ai fait une demande écrite pour faire lever ce warning le 29 janvier. Rien n’a été fait. Je rencontre le ministre du Travail la semaine prochaine pour en discuter. Je veux savoir pourquoi on me traite de la sorte. Je veux comprendre l’attitude de la direction à mon égard.


 

Mais dans le concret ?

Il faut que j’en discute avec mes amis Jack Bizlall, Deepak Benydin et mon avocat Dev Ramano. Je patiente pour voir comment vont évoluer les choses. J’attends également le prochain rapport du PRB.La semaine dernière, un employé au département du marketing m’a parlé de façon humiliante. Je suis tombée malade et j’ai repris le travail aujourd’hui(NdlR : jeudi 11 février). Je vais voir si la direction daigne m’écouter. Pour le reste, il faut que je continue à travailler.


 

Plus connue comme Rehana Ameer

Avant de changer de patronyme, suivant son divorce en 2011, Rehana Gafoor était connue comme Rehana Ameer. Elle cumule une carrière de trois décennies à la MBC. Ayant rejoint la station de radiotélévision en 1985 comme «Clerical Officer», la syndicaliste y est aujourd’hui «Marketing and Event Officer». «C’est un poste qui veut que je sois sur le devant de la scène mais, paradoxalement, on m’a envoyée au placard», confie-t-elle avec une pointe d’humour.

Rehana Gafoor est plus connue pour son action syndicale en tant qu’ex-présidente de la Mauritius Broadcasting Corporation Services Staff Association, mais surtout pour l’épisode de sa suspension. Son licenciement, en 2010, dans le sillage de la circulation d’un tract jugé «diffamatoire» par la direction de la MBC, a aussi retenu l’attention. Elle a, par la suite, été réintégrée en décembre 2011. Cette mère de deux enfants de 24 et 22 ans dit continuer son action syndicale et citoyenne aujourd’hui au sein de l’Observatoire de la démocratie, dont elle est la présidente. Elle fait également partie de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions en tant que secrétaire général.