Les rabat-joie tenteront de gâcher la fête. Trop commerciale, trop cliché, diront-ils. Quoi qu’on en dise, les amoureux auront tout de même une petite pensée spéciale pour leur moitié. Surtout ces couples qui ont eu un parcours parsemé d’embûches et qui ont dû affronter  cette épine qu’est le jugement des autres.

71 années de bonheur au compteur

Ils s’aiment comme au premier jour. Et ce, après… 71 années de mariage. Jayama et Simadri Appadu fêteront ainsi leurs noces d’ocre, si l’on en croit Google. Ce qui est sûr, c’est que les souvenirs de Jayama, 93 ans, sont encore vivaces dans sa mémoire. Elle se rappelle d’ailleurs son union avec Simadri comme si c’était hier. C’était un 15 mars 1945.

À l’époque, les mariages étaient aranzé, certes. Mais les doutes et les appréhensions du début ont vite laissé place à l’amour, le vrai. De cette union des corps et des cœurs sont nés 22 petits-enfants !

Mais la vie n’a pas toujours été rose pour elle. «Quand je venais de me marier, je m’occupais de mon élevage de vaches et de boucs alors que mon mari allait travailler dans les champs», se remémore la nonagénaire. Ce qui a cimenté le couple, c’est que les décisions ont toujours été prises à deux. Même si chacun avait un rôle bien défini.

Et la Saint-Valentin, comment Jayama et Simadri comptent-ils la fêter ? La réponse de la grand-mère est claire et nette : l’entente entre son mari et elle, leur complicité et leur complémentarité, n’ont pas besoin d’être célébrées. «Nous avons atteint le bonheur et l’amour, nous le célébrons tous les jours.»

Et, alors que les divorces sont légion de nos jours, quel est le secret de cette longévité ? «Ces sentiments-là sont indescriptibles, il faut simplement les ressentir…» Ce qu’ils souhaitent désormais, c’est de pouvoir passer encore le plus de temps possible ensemble, heureux tous les deux et bien entourés de leurs petits-enfants.

Il rend aveugle… même quand on est sourd

Cela fait quatre ans qu’ils sont ensemble. Ils se sont dit oui il y a quelques mois. Mais c’est bien la toute première fois que Jessica et Olivier Auber fêteront la Saint-Valentin comme il se doit.

Jessica, qui est mauricienne et Olivier, originaire de l’île sœur, ont tout de suite su qu’ils étaient des âmes sœurs et faits l'un pour l'autre. Ils se sont croisés pour la première fois en 2012, lors d’un programme d’échange destiné aux personnes atteintes de surdité. Un échange de mails a fait le reste. Oui, ce n’est pas parce qu’on est sourd que les autres sens ne sont pas en éveil !

Leur amour, d’ailleurs, a tenu l'épreuve de la distance malgré les kilomètres qui les séparaient. Car, au départ, c’était l’amour vécu à travers l'océan pour nos tourtereaux, Olivier faisait le va-et-vient entre Maurice et La Réunion avant le mariage. Leur première Saint-Valentin, c’est à travers Skype qu’ils l’ont célébrée. Ce n’est pas pour autant que les émotions n’étaient pas présentes.

La fois suivante, Olivier a décidé de venir à Maurice pour pouvoir être auprès de sa dulcinée. Au programme : resto en famille. La troisième année, ils se sont fiancés, mais la fête des amoureux a encore une fois été célébrée par écran interposé. Et donc, cette année, ce sera bien la première fois que les jeunes mariés, âgés de 21 et de 27 ans respectivement, seront en tête à tête et qu’ils pourront donner libre cours à leur amour. Pour que tout soit parfait, ils ont prévu de séjourner dans un hôtel.

Pour Jessica et Olivier, leur handicap est en quelque sorte  leur force. «Le fait de s’exprimer dans la langue des signes nous oblige à être constamment l’un en face de l’autre et à nous regarder les yeux dans les yeux», fait ressortir Jessica. Qui tient à faire passer un message à ceux qui n’ont pas encore trouvé leur moitié : «Laissez-vous porter par l’amour et faites tomber les barrières que vous rencontrerez en chemin.»