Commentant les problèmes encouru par le navire Mauritius Trochetia durant le week-end du 7 février, Johnson Roussety, leader du Front patriotique rodriguais (FPR) a, lors d’une conférence de presse mardi 9 février à Port-Mathurin, souligné l’urgence de développer le port. 

Le navire avait été bloqué en tête de rade durant deux jours entiers à cause des vents forts, interdisant son accès à quai. Le leader était entouré de ses proches collaborateurs pour l’occasion. 

«Aparaman Mauritius Trochetia ti tass lor sec, ti say lor brizan. Et selon tous les témoignages que nous avons obtenus, il y avait vraiment un problème. Il était en difficulté et les remorqueurs ont dû intervenir pour l’empêcher de s’échouer sur les brisants», explique le leader des rouges. Il dit cependant ne critiquer aucune équipe car c’est le chenal menant vers la passe à quai qui n’est pas adéquat. 

«Bann manev avek divan for li difisil. Ce qui a créé de la peur parmi les passagers qui étaient à bord et nous déplorons le temps infini qu’il a fallu pour les femmes et les enfants qui ont dû attendre pendant deux jours et une nuit supplémentaire avant de pouvoir venir à terre.»

Il trouve qu’il y a urgence pour le développement du port. «Le dernier dragage du port date de 25 ans et nous demandons au gouvernement central de jouer son rôle pleinement envers Rodrigues. Si li ena comitman enver Rodrig bizin fer an sort ki li devlop nou lepor.» 

Souhait pour une Rodrigues Port Authority

Son parti est très critique envers la Mauritius Port Authority (MPA), qui, selon lui, a une approche très négligente envers le développement portuaire à Rodrigues. Johnson Roussety soutient qu’il y a un manque de contrôle dans le port à Rodrigues. «Dan sa por la ou rantre ou sorti kuman ou anvi, personne ne sait qui est qui. Personne ne sait qui est en contrôle du port ici et je trouve que c’est une négligence inacceptable. Dans notre programme d’autodétermination, nous souhaitons qu’il y ait une Rodrigues Port Authority parce que nous estimons que la MPA n’a pas le temps ni le loisir de s’occuper de Rodrigues car ce n’est pas une priorité pour elle. Zot zis kontan ki kapav debark detrwa bal diri, kabri ek detrwa rodrige. Ce n’est pas normal. Less rodrige okip so por.» 

L’ancien Chef commissaire estime «kinn ler pou aret koze ek pass a bann zafer serie. Plusieurs Ports Master Plans ont été réalisés mais sans rien de concret jusqu’ici. Même l’approvisionnement et le stockage de produits pétroliers posent problème». Avant de rajouter que «si nous voulons un vrai développement pour Rodrigues, il est temps que le gouvernement central arrête de promettre et fasse en sorte que les projets deviennent réels dans l’intérêt de la population à Rodrigues».  

Les passagers d’un paquebot face à une «ville morte»

Concernant un paquebot qui était dans les eaux rodriguaises le 1er février dernier et dont plus de 300 passagers sont descendus a terre pour trouver «une ville morte», car il n’y avait aucune activité dans l’île, Johnson Roussety déclare que les manquements viennent des autorités régionales elles-mêmes. 

«Si la population avait été mise au courant, tout un chacun ti pou inn gagn enn lavi. L’apport économique aurait été conséquent car les visiteurs avaient fait escale et étaient prêts à acheter nos produits locaux. Il y a déjà un marché qui est un bijou prévu pour ce genre d’activités.» Avant de rajouter que c’est une lacune et un manquement de la part des autorités concernées. 

A noter que Johnson Roussety a pris ses fonctions en tant qu’enseignant dans une institution secondaire de l’île depuis une semaine.