D’intenses lobbies s’affrontent actuellement au siège d’Air Mauritius (MK) pour le poste de Chief Executive Officer (CEO). Avec la décision du board de ne choisir personne parmi les postulants en novembre dernier, la course est ouverte et les spéculations vont bon train.

Le dernier nom cité est celui de Donald Payen, vice-président exécutif chargé des Customer Experiences, Ground and In-flight Services, qui se positionnerait pour grimper l’escalier et atterrir au 18e étage du Paille-en-Queue Court. C’est du moins les bruits qui circulaient, le lundi 22 février, à son égard dans les locaux d’Air Mauritius. Soit sa nomination prochaine comme CEO de la compagnie aérienne nationale. Une information vite démentie par le principal concerné.

«Il n’a ni l’ambition ni la compétence pour occuper ce poste», laisse-t-on entendre dans l’entourage de Donald Payen. Il a récemment assuré la suppléance au poste d’Acting CEO en remplacement de Raja Buton, vice-président exécutif (Information Systems, Procurement and Facilities Management) qui est toujours l’Acting CEO depuis le départ d’André Viljoen, en août 2015.

Du coup, certains à MK n’ont pas hésité à faire ce lien, estimant que la nomination de Donald Payen couperait court aux rumeurs entretenues par d’autres quant à un éventuel come-back de Megh Pillay au Air Mauritius Building. «Des lobbies anti-Pillay sont à l’œuvre à Air Mauritius. Ces personnes ne souhaitent pas une personnalité forte à la direction de MK pour prendre des décisions courageuses, voire nécessaires, pour assurer la pérennité de la compagnie», souligne un ancien cadre de MK, qui se demande à qui profite le colportage de ces informations.

Fortes pressions 

Par ailleurs, il se confirme que trois Senior Ministers ne sont pas très chauds à l’idée d’un retour de Megh Pillay aux affaires de MK. De ce fait, ils auraient exercé de fortes pressions auprès du locataire du bâtiment du Trésor pour que ce dernier ne tranche pas en faveur de l’ex-CEO d’Air Mauritius. Celui-ci a déjà émis des réserves sur la pertinence de l’accord portant sur le couloir aérien entre Changi et Plaisance. «Tous les spécialistes sont unanimes à reconnaître que c’est une mauvaise décision qui ne va pas dans l’intérêt de MK, mais il n’y a personne dans l’entourage de la compagnie ni à l’hôtel du gouvernement pour expliquer au Premier ministre que c’est une stratégie qui s’avérerait néfaste à terme», explique une source proche de l’ancien CEO.

Officiellement, personne ne souhaite faire de commentaire sur les différents prétendants à ce poste tant convoité. Prem Sewpaul, le responsable de communication du groupe, dit ne pas être au courant de la nouvelle, encore moins de la mise sur pied d’une direction collégiale à Air Mauritius avec… Donald Payen pressenti pour occuper le poste de CEO.

Ce qui fait dire en, revanche. dans les milieux proches de Megh Pillay que ce projet de direction collégiale est voué à l’échec. «Quel signal va-t-on envoyer aux banquiers et aux investisseurs avec cette nouvelle structure de management ?» se demande l’entourage de l’ex-CEO. Et d’ajouter que cela ne va certainement pas régler les problèmes financiers et structurels de la compagnie d’aviation nationale.

Une chose est toutefois sûre. La nomination du prochain CEO de MK n’interviendra pas de sitôt, le président du conseil d’administration, Arjoon Sudhoo, et le ministre de tutelle, en l’occurrence sir Anerood Jugnauth, étant absents du pays.