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Climat: Maurice pas à l’abri d’un cyclone puissant

23 février 2016, 22:15

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Climat: Maurice pas à l’abri d’un cyclone puissant

Est-ce que Maurice pourra résister à un «monstre» comme Winston dont les rafales ont dépassé les 325 km/h? Ce cyclone est entré dans l’histoire des îles Fidji comme le plus puissant. Il a ravagé l’archipel, faisant 20 morts et le privant d’électricité à 80%. Les experts sont d’avis que Maurice n’est pas à l’abri d’une telle catastrophe naturelle avec le changement climatique qui favorise la formation de cyclones très puissants.

À titre de comparaison, pour les cyclones Carol (1960), Hollanda (1994) et Dina (2002), Météo Maurice avait enregistré des rafales de 256 km/h, de 216 km/h et de 228 km/h respectivement. Ce qui avait mis le pays à genoux.

Les autorités se disent prêtes à faire face à une telle calamité naturelle. Mais les experts craignent que l’ignorance coûte des vies humaines.

Les «vrais dangers» : l’eau et l’ignorance

Un ancien directeur général de la météo note que même si les maisons sont en dur, les derniers événements ont démontré que Maurice n’est plus à l’abri des inondations qui peuvent être dramatiques. «C’est le vrai danger. Il a fallu de fortes pluies pendant quelques heures pour que des villages se trouvent sous les eaux. Imaginez maintenant avec un cyclone, tous les drains seront inefficaces.»

L’ignorance pourra également être un danger. Le météorologue rappelle que toute une génération n’a pas vécu d’expérience cyclonique.

Un danger pour nos côtes

Un cyclone de l’ampleur de Winston, affirme le géomorphologue Prem Saddul, ne pourra pas faire de victimes chez nous sauf par imprudence, d’autant que les maisons sont en dur. «Nous avons un des systèmes d’alerte les plus performants au monde. D’ailleurs, nos météorologues avisent le public plusieurs jours en avance à travers les médias. Les plus vulnérables pourront se réfugier dans des centres appropriés.» Cependant, les marées de tempêtes et les vagues feront beaucoup de dégâts à nos plages. «Le gouvernement doit faire une étude là-dessus comme cela se fait ailleurs.» Autre danger, la pluie, qui affaiblira les flancs de montagnes et des terrains en pente, augmentant le risque de glissements de terrain

Un désastre pour les réseaux électrique et téléphonique

L’ancien directeur général de la météo Soobaraj Sok Appadu affirme que des vents de plus de 300 km/h feront énormément de dégâts aux réseaux téléphonique et électrique car ils sont exposés. «Les pylônes ne tiendront certainement pas. La distribution d’eau sera également affectée, tout comme l’agriculture.» Pour lui, le gouvernement et les ONG doivent sans cesse sensibiliser les habitants sur le danger d’un cyclone et les mesures à prendre. «Il faudra aussi une étude pour connaître l’impact d’untelle calamité avec le changement climatique car les récentes pluies ont démontré des failles.»

Mais… un protocole pour toute calamité naturelle

Maurice a un protocole à respecter pour tout désastre naturel, explique le ministre Raj Dayal, responsable du National Disaster Risk Management Committee qui a d’ailleurs établi une nouvelle stratégie. Les différents départements gouvernementaux ; la police, les services de santé, les pompiers et le CEB notamment, doivent respecter un «Management disaster scheme». «Tout le monde sait ce qu’il doit faire. Il y a des cellules dans tous les départements concernés qui doivent agir vite et suivre un protocole», insiste le ministre.

Raj Dayal précise que le pays a des ressources humaines et matérielles nécessaires pour parer même à un cyclone puissant. Ce ministre ajoute aussi quand il était à la tête de la SMF, les soldats avaient été formés pour réparer les réseaux électriques et que c’est toujours le cas. Raj Dayal précise que Maurice a des abris conçus pour abriter des réfugiés à l’approche d’un cyclone.