Publicité

Disparue pendant 12 jours: «Nous pensions retrouver Marlene Homet vivante»

24 février 2016, 09:04

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Disparue pendant 12 jours: «Nous pensions retrouver Marlene Homet vivante»

Que s’est-il réellement passé dans la salle 2.1 de l’hôpital SSRN ? Cette question ne cesse de trotter dans la tête des proches de Marie Marlene Homet, 70 ans. Atteinte de troubles psychiatriques, elle y avait été admise la veille de sa disparition, le 11 février. Son corps en état de décomposition avancée a été retrouvé le lundi 22 février à Le Goulet. Ce sont des plongeurs de la National Coast Guard qui ont retiré le cadavre, resté coincé dans un barachois.

S’ils veulent à tout prix faire la lumière sur cette affaire, ses proches attendront cependant la fin de leur deuil avant d’entamer les procédures pour connaître «la vérité». Mais dans un premier temps, ils ont fait servir une mise en demeure au ministère de la Santé, vendredi dernier.

«Sur la route, on ne cessait de dire que ça ne pouvait être elle, car on gardait l’espoir de la retrouver en vie.»

C’est dans la soirée de lundi, alors qu’il entamait son énième jour de recherches en vue de retrouver la vieille femme, que Gino Adroit a reçu l’appel émanant du poste de police de SSRN. «Le policier m’a informé qu’on a retrouvé le corps d’une femme et qu’il soupçonne fortement que c’est celui de ma belle-mère», relate le gendre de Marlene. Les policiers lui demandent alors de se rendre à la morgue pour l’identification. Accompagné de son neveu, il s’y rend. «Sur la route, on ne cessait de dire que ça ne pouvait être elle, car on gardait l’espoir de la retrouver en vie», explique-t-il.

Gino Adroit affirme qu’il n’aurait jamais imaginé qu’un jour il aurait à vivre un tel moment. «C’était inexplicable. L’angoisse grandissait. On ne pouvait l’identifier car le corps était méconnaissable. Ce n’est que grâce aux vêtements qu’elle portait qu’on a su que c’était elle et là, ce fut un choc», dit cet habitant de Piton. Il affirme ne pas comprendre comment le corps de sa belle-mère a été retrouvé dans ce coin de Baie-du-Tombeau.

«Partie en douce»

 

Marlene, connue dans la région de Cité CHA, à Piton, comme un petit bout de femme «tranquille», avait été transportée à l’hôpital le 10 février par ses proches. Elle souffrait de maux de ventre et de vomissements. Elle est alors admise et passe la nuit à l’hôpital. Le lendemain, sa fille Marie Laurianne appelle aux alentours de 11 heures pour prendre de ses nouvelles. «C’est là qu’elle a su que le médecin traitant avait signé sa décharge et qu’elle devait la récupérer à l’heure des visites», raconte Gino.

«C’est son petit-fils qui s’est chargé de la récupérer. Mais en arrivant dans la salle, il n’a vu aucune trace de sa grand-mère. Il a donc demandé à une infirmière, qui est partie la chercher mais qui n’est revenue ensuite qu’avec les effets personnels de Marlene. Cette dernière avait quitté la salle sans que les infirmières s’en rendent compte», soutient l’époux de Marie Laurianne. Le petit-fils a sans tarder alerté les proches qui se sont mis à chercher des traces de Marlene, à proximité de l’hôpital. Ne trouvant aucun indice, ils signalent le cas à la police de l’hôpital.

Les douze jours sans nouvelles de Marlene étaient angoissants. Pendant les trois premiers jours qui ont suivi sa disparition, Gino avoue avoir demandé à l’hôpital de visionner les caméras de surveillance qui s’y trouvent. «Mais ils m’ont dit qu’il n’y avait pas de technicien et demandé si je pouvais en trouver un. Quatre jours après, on a visionné les vidéos en présence d’un Duty Manager qui nous a informés que les images n’ont pas été enregistrées et que certaines caméras ne sont pas opérationnelles.»

Ils ont fait le tour de l’île pour retrouver Marlene, ils ont distribué des photos et des flyers, jusqu’à ce que leurs démarches soient interrompues par un appel de la police.

Les funérailles de Marlene, mère de trois enfants, ont eu lieu le mardi 23 février. Malgré de grosses averses, les amis et parents étaient nombreux à lui rendre un dernier hommage.