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Jeenarain Soobagrah: «Je ne suis pas au MTC pour servir certains lobbies»
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Jeenarain Soobagrah: «Je ne suis pas au MTC pour servir certains lobbies»
À 68 ans, il veut rester sur le board du Mauritius Turf Club dont il a présidé les destinées en 2015. Une année difficile marquée par un rapport – signé la commission Parry – presque accablant sur l’état des courses et rendu public par le gouvernement. Mais Jeenarain Soobagrah, l’un des quatre candidats en lice aux élections des administrateurs vendredi, dit avoir pu redonner espoir et confiance au public et aux «stakeholders». D’où son ambition, dit-il, d’être là pour maintenir le redressement du MTC et de ses courses et non pour servir «certains lobbies».
Vous avez gravi les échelons au MTC où vous avez débuté comme chronométreur. Et en 2015, vous avez atteint les sommets en accédant à la présidence. Que recherchez-vous à travers une nouvelle candidature au poste d’administrateur ?
Je veux continuer le bon travail entamé en 2015…
Excusez-moi de vous interrompre. Êtes-vous en train de blâmer les boards précédents ?
Non ! Vous ne m’avez pas laissé terminer ma phrase. Je ne suis pas de ceux qui excellent dans les blame games. En 2015, le contexte était différent des années précédentes. Il y avait la commission d’enquête et le rapport Parry. Les courses, leur réputation, le MTC, tout était au plus bas. Il fallait reconstruire, insuffler un nouveau dynamisme, redonner confiance au public, aux propriétaires, aux opérateurs. Il fallait envoyer de bons signaux au gouvernement. C’était une année extrêmement difficile, mais nous avons su relever le défi en donnant une image plus favorable à l’industrie hippique et au MTC.
Mais vous avez eu pas mal de comptes à rendre à la Gambling Regulatory Authority !
Croyez-moi, notre tâche était compliquée. À la sortie du rapport Parry, la GRA a réagi. Il demandait systématiquement des comptes, allant même jusqu’à demander à visionner les films des courses. Nous avons collaboré et, graduellement, nous avons pu avoir une relation de travail correcte, ce qui nous a permis d’avancer dans la bonne direction. Au départ, nous avons eu affaire à une GRA hostile à notre égard.
Vous avez brandi la carte «zéro tolérance» à votre arrivée à la présidence. Êtes-vous satisfait que l’objectif ait été atteint ?
Dans aucune juridiction au monde, la perfection n’existe. On ne peut jamais être satisfait à 100%. Mais il fallait donner le ton et choisir une voie, celle qui mènerait vers le redressement et le progrès. Nous avons fait ce qu’il fallait faire avec les moyens du bord, mais surtout dans des conditions pas toujours faciles à évoluer.
Donc objectif atteint ou pas ?
Atteint, oui. Nous avons redonné confiance à tout le monde. Voyons les chiffres. Les pertes étaient de Rs 18 m en 2014. Elles étaient estimées à Rs 47 m au début de 2015, puis à Rs 4 m en septembre de la même année. Aujourd’hui, les pertes pour 2015 ne s’élèvent qu’à Rs 2,06 m. Pour cela, nous avons dû prendre des décisions à la fois courageuses et douloureuses comme la réduction du personnel et des palefreniers. Cela nous chagrine, mais nous n’avons pas eu de choix. Et n’oubliez pas qu’en 2015, nous avons eu 83 courses de moins par rapport à 2014.
Sur quoi vous vous appuyez pour dire que le public a repris confiance ?
D’abord sur l’assistance. En certaines occasions, notamment lors de la Air Mauritius Maiden Cup, tous les billets d’entrée avaient été vendus. Sold Out non seulement pour le Maiden, mais également lors du Barbé et de la Coupe d’Or. Ensuite, sur des chiffres ! Savez-vous qu’on a fait Rs 300 000 de plus par journée au niveau du jeu par rapport à 2014 ? Cela alors même qu’un opérateur de paris avait déjà préparé un precautionary announcement, croyant que tout allait s’écrouler. Tout le monde disait que les courses vivaient peut-être leurs dernières années. Mais tel n’est pas le cas. Il y a eu un nouveau départ. Les sponsors sont revenus vers la fin de la saison, ce qui est de bon augure pour 2016.
Et la suite, ce sera quoi ?
La suite, c’est continuer le bon travail. En 2016, une des priorités – je dis «une» car il y en a d’autres – c’est de mettre en application les recommandations du rapport Railton, en attendant que le gouvernement vienne de l’avant avec la Turf Authority. Nous recevons régulièrement les consultants britanniques chargés de faire le suivi du rapport Parry. Le nombre de nouveaux chevaux cette année nous réconforte. C’est un signe que les choses redémarrent. Il y a la dépréciation du rand, certes, mais également un regain de confiance chez les propriétaires. Dans la foulée, nous comptons augmenter le stakes money. Nous sommes sur la bonne voie. Pour moi, il ne faut pas changer cette winning team.
Vous avez promis en 2015 de mettre fin aux clans au MTC. Là-dessus, il faudra repasser !
J’ai fait un appel en ce sens, mais vous en conviendrez que c’est en dehors de mon contrôle. Je suis très déçu, car derrière l’histoire des clans, il y a des lobbies. Moi, je veux rester en dehors de tout ça, car si je suis auMTC, c’est pour l’avancement des courses et non pas pour servir certains lobbies.
Pouvez-vous être plus clair ?
Tout le monde sait que pour certains, l’enjeu des élections de vendredi, c’est le projet d’un nouvel hippodrome. En 2013, certains voulaient que le MTC devienne locataire ! C’était inacceptable. Je crois savoir que les mêmes personnes seraient derrière un projet d’hippodrome. Je l’ai dit et je le répète : tout projet d’hippodrome devra se faire avec le MTC comme locomotive et non comme wagon.
Êtes-vous confiant que les membres voteront pour vous vendredi ?
Ecoutez, si l’on me juge à travers le bilan 2015, il n’y a aucune raison pour que les membres du MTC ne m’accordent pas leur soutien. Nous avons transformé l’image du MTC en quelques mois. Les chiffres parlent également en notre faveur. Je crois que les membres doivent défendre l’honneur du MTC, un MTC relooké.
Une défaite, en revanche, représenterait quoi pour vous ?
Ce serait un recul pour le MTC avec cette bataille de clans et de cliques. Aux membres de prendre leurs responsabilités.
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