La direction de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo enquête sur un cas de négligence médicale alléguée. Il y a plus d’un mois, Rafi Mohamed Jomeer, âgé de 59 ans, a été transporté d’urgence à cet hôpital de Port-Louis. Mais il est décédé peu après. Selon la famille, «des membres du personnel ont mal fait leur travail». Raison pour laquelle elle a porté plainte auprès de la direction.

Cette affaire remonte au 14 janvier. Accompagné de son fils et de sa fille Sheina, Rafi Mohamed Jomeer est transporté d’urgence à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Atteint d’une insuffisance rénale, le quinquagénaire souffrait entre autres de troubles respiratoires et de rétention d’eau. Il était par conséquent nécessaire qu’on lui procure des soins rapidement. Selon sa fille, ils sont arrivés vers 17 h 25. Sur place, déplore-t-elle, il n’y avait personne pour leur fournir un fauteuil roulant. «Il a fallu que je parte à la recherche d’un fauteuil moi-même», affirme-t-elle.

Ils se sont ensuite rendus aux urgences pour enregistrer le patient. Et là, c’est la consternation. «Nous devions attendre que les gens qui émettent les cartes finissent de papoter… de parler de films.»

Comme le patient souffrait de troubles respiratoires, le personnel de l’hôpital lui a conseillé de se rendre à la salle 9, soit aux services des urgences, pour qu’on lui administre de l’oxygène à l’aide d’un masque. Mais le hic, selon Sheina Jomeer, c’est que la salle était équipée d’une seule bouteille. Et celle-ci, poursuit-elle, était utilisée pour administrer de l’oxygène à un patient atteint d’un cancer.

«C’est à ce moment qu’un médecin a demandé qu’on effectue une dialyse d’urgence», soutient la fille du défunt. À leur grande surprise, l’infirmier responsable de la dialyse, qui était aussi de garde ce jour-là, n’était pas présent. Contacté par l’hôpital, il a affirmé qu’il se trouvait chez lui à Beau-Bassin. «Entretemps, la santé de mon père se détériorait.»

En attendant l’arrivée de l’infirmier, le médecin a demandé que le patient soit soumis à une radiographie. Cependant, selon les dires de la famille, il faisait très froid dans la salle de radiographie et Rafi Mohamed Jomeer se serait plaint de la climatisation. Ne voyant toujours pas l’infirmier arrivé alors que la santé du patient se détériorait, le médecin généraliste aurait demandé qu’il soit admis aux soins intensifs.

Rafi Mohamed Jomeer est décédé à 20 heures 30 alors que l’infirmier en charge de la dialyse est arrivé à l’hôpital près de 10 minutes plus tard, ont rapporté les membres de la famille Jomeer. Selon le certificat médical de décès, le patient est décédé des suites d’une insuffisance rénale en phase terminale.

La famille du défunt a déposé une plainte au bureau du directeur de l’hôpital ainsi qu’aux Casernes centrales. Contactée, la direction de l’hôpital affirme qu’une enquête sera initiée pour situer les responsabilités dans cette affaire. En conséquent, la direction décidera de la marche à suivre.