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«Trafic» de chauve-souris: un vendeur interpellé puis relâché

26 février 2016, 21:30

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«Trafic» de chauve-souris: un vendeur interpellé puis relâché

Il y a un trafic de chauve-souris à Maurice et il prend de l’ampleur. C’est ce que maintiennent les défenseurs de la faune mauricienne. Mais s’ils tirent la sonnette d’alarme, les autorités, de leur côté, soutiennent qu’un tel commerce n’existe pas. Pourtant un «trafiquant» a bien été interpellé.

En effet, le 19 février, les membres du groupe Save our Mauritian Bats ont repéré une annonce de vente de sept chauves-souris mortes à Rs 4 000 sur les réseaux sociaux. Ils affirment qu’après avoir tenté de prendre rendez- vous avec le «trafiquant» qui habite Vacoas, ils ont fini par le dénoncer à la police. Interpellé, le Vacoassien aurait avoué avoir vendu une quinzaine de chauves-souris le même jour. Il aurait même décrit la façon dont ces bêtes ont été abattues.

Une source des Casernes centrales explique que le présumé trafiquant a été autorisé à rentrer chez lui sans qu’il n’y ait d’arrestation car il n’avait pas de chauve-souris en sa possession lorsque la police l’a interpellé. La police précise également que le vendeur avait affiché son numéro de téléphone sur Facebook.

Meera Appadoo, membre de Save our Mauritian Bats, souligne que la vente de chauve-souris est un «illegal trade of wildlife». Et d’ajouter que «la police a même fait comprendre qu’une enquête est en cours». Aux Casernes centrales, l’on affirme toutefois qu’il n’y a pas d’enquête.

Pourtant, le commerce de ces bêtes prisées pour leur chair existe bel et bien. Il se fait de bouche-à oreille pour ne pas attirer l’attention des autorités. Les prix varient de Rs 50 à Rs 300 l’unité.

Selon nos recoupements, les braconniers utilisent des gourdins et des filets pour capturer les chauves-souris dans des vergers. Ce trafic est surtout très répandu dans les endroits à forte concentration d’arbres fruitiers, soit le Nord, les hautes Plaines-Wilhems et l’Ouest.

Meera Appadoo affirme que le groupe continuera à surveiller et à dénoncer les trafiquants même s’il n’y a pas d’enquête. Les chauves-souris de Maurice sont en voie de disparition et sont protégées, ajoute-t-elle. Rappelons que le gouvernement avait mené une campagne d’abattage pour contrôler leur population et non les exterminer.