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Le Morne: polémique autour d’un trafic allégué de sable

28 février 2016, 13:45

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Le Morne: polémique autour d’un trafic allégué de sable

C’est à demi-mot et avec une certaine crainte que les habitants du Morne évoquent le sujet. Ils allèguent qu’il y a une «transaction» qui se déroule avec le sable enlevé durant les travaux mais ils n’osent pas en parler à visage découvert par peur «de représailles». Ils sont cependant catégoriques: plusieurs camions sont repartis du village avec des sacs de sable. Sacs qui seraient transférés à la plage de La Preneuse où le ministère de l’Environnement a prévu des travaux pour combattre l’érosion.

Gunesh Anunda, un pêcheur du Morne, a osé évoquer ce qu’il estime être un tort fait au village. «Travay isi pankor fini, zot pe pran disab zot pe ale! Fini fer isi net, apre gete si reste amenn lot plas», dit-il. Le modus operandi du sous-traitant du ministère de l’Environnement serait bien rodé, selon notre interlocuteur. «Tir disabla pre avec La Prairie, vinn depoz li isi dan villaz. La zot koud li dan gro sak ek apre camion vini pran bann sak, ale. Pre enn sentainn sak inn bizin fini ale», résume Gunesh Anunda.

 Gunesh Anunda, un pêcheur de la localité, déplore ce «trafic» de sable.

Interrogés, les entrepreneurs rencontrés sur place démentent cette allégation. Ils ne transportent pas le sable ailleurs, insistent-ils. Ils nous ont demandé d’interroger celui qui a commandé  ces travaux au ministère de l’Environnement pour confirmation. Au ministère, on nous a référé à l’instance régulatrice des plages, à savoir la Beach Authority (BA).

PAS UNE PREMIÈRE

Là, nous avons aussi essuyé un démenti catégorique. «Nous ne pouvons prendre du sable ici et l’emmener là-bas. Si dredging il y a, le sable doit être remis dans le village même où il a été enlevé», insiste une source à la BA.

Pourtant, rappelle un habitant du village, un tel «trafic» ne serait pas inédit. Lorsqu’en 2003, il y a eu des travaux de dragage d’un canal afin que les pêcheurs aient une passe convenable pour sortir du lagon et  rentrer, une partie du sable dragué avait été transportée à Flic-en-Flac, puis ramenée à la suite de  protestations des habitants. «Fode espere mem zafer pa pase», estiment les habitants.