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Yaseen Imambaccus: un «tyreman» infatigable
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Yaseen Imambaccus: un «tyreman» infatigable
Il répare des roues, des deux-roues. Infatigable, ce mécanicien, ou plutôt «tyreman» comme il le dit lui-même, accuse rarement des coups de pompe. Travaillant sans relâche pour que les affaires marchent. Ou roulent. Rencontre.
Musclor? The Rock ? Mr Mauritius ? Non, Yaseen Imambaccus. Ses biceps, triceps, quadriceps et autres «ceps», il les entretient en partie en soulevant des pneus de camion, de bus, de vélo, etc. «Zis larou avion nou pa ranzé isi.» À 33 ans, le gérant de Yas Tyre Centre ne manque pas d’ambition. «Je voudrais investir dans de nouveaux équipements, agrandir le business», explique-t-il sans se démonter.
Si aujourd’hui l’atelier tourne à plein régime, il faut dire que le démarrage a été plutôt laborieux. Au début, Yaseen ne voulait pas se salir les mains. «Pa ti anvi met lamé dan kanbwi, dan diswif.» Ainsi, malgré l’insistance de son père, Bahim – dont l’atelier de réparation de deux-roues et de bicyclettes se situe à côté de celui de Yaseen –, il emprunte une autre voie, ne désirant pas vraiment marcher (ou rouler) sur les traces de son papa.
Après la Form V, des résultats pas géniaux et un nombre de «credits» insuffisant pour passer en HSC, en guise de roue de secours, il décide de se lancer dans le monde du travail. Pendant huit mois, il tente de se persuader que sa position au sein de la compagnie médicale qu’il a rejointe lui plaît. Mais il est mal. Yaseen décide alors de changer de direction. Et de se mettre en selle (de vélo).
De 2007 à 2012, père et fils louent un local. Chacun roule sa bosse. Et les affaires marchent plutôt bien. Et, en 2012 toujours, Yaseen et Bahim s’offrent leur atelier attenant, situé à Vallée-Pitot. Les heures d’ouverture ? De 8 heures à 17 h 30, hormis les vendredis et les dimanches, où l’on ferme boutique plus tôt. Les affaires roulent. Mais ils ne roulent pas sur l’or pour autant, souligne Yaseen. «Péna lapey fix. Par mwa, kapav sorti avek enn Rs 15 000 parla. Parfwa inpé plis.» Assez, en tout cas, pour tracer sa route, pour «rési débat» mais aussi pour faire plaisir, de temps en temps, à son épouse.
Au milieu de son atelier, un objet autre que les montagnes de pneus attire également le regard ; une baignoire dans laquelle flotte du pétrole, enfin un liquide qui en a la couleur et la consistance. «Testé larou ladan.»
Comme son fils, Bahim est un «dokter larou»…
Dehors, dans la rue, joyeux brouhaha et pas mal de «hahaha». Plus que des clients, ceux de Yaseen et de Bahim sont devenus, au fil des ans, des amis. Les habitants du quartier viennent ainsi souvent consulter ces «dokter larou» pour un diagnostic. «Nou gagn ant 10 a 20 kliyan par zour. Zot vinn balans larou, kol fit tousala…»
Yaseen espère en tout cas que son père et lui seront «fit for business» pendant longtemps encore.
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