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Roshan Seetohul: «AML et ATOL priment sur Airway Coffee»

27 février 2016, 11:54

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Roshan Seetohul: «AML et ATOL priment sur Airway Coffee»

Que pense le chairman d’AML de la nomination de Megh Pillay à la tête d’Air Mauritius ?

C’est une décision juste où la méritocratie a primé. C’est un très bon signal. Une décision tant attendue dans une conjoncture où la compagnie d’aviation nationale est appelée à jouer un rôle clé dans notre positionnement comme un hub régional. Je ne suis nullement surpris par la nomination de Megh Pillay. Il inspire confiance et respect parmi les professionnels et il a pour avantage de connaître les rouages de la maison. Je suis content pour lui et très optimiste pour Air Mauritius. On sera appelé à travailler ensemble et j’espère qu’on lui donnera suffisamment d’espace pour mener la compagnie nationale à bonne destination.

Quelles sont vos principales réalisations après 14 mois à la présidence d’AML ?

On a nommé nos deux nouveaux Chief Executive Officers (CEO), Romesh Bhoyroo chez AML et Joël Genty chez ATOL. Il y a aujourd’hui une meilleure synergie entre AML et ATOL. Plusieurs décisions stratégiques ont été prises dont les résultats se matérialisent déjà. Parmi, l’exercice d’appel d’offres pour le transport du personnel et les polices d’assurances qui ont permis aux compagnies AML et ATOL de réaliser des économies conséquentes.

Airway Coffee est toujours l’unique restaurateur de l’aérogare. À quand la fin du monopole annoncée ?

Étant donné que le cas sera débattu en cour le 3 mars, il n’est pas approprié de commenter la chose pour l’instant. Toutefois, je peux dire que nous veillerons à ce que les intérêts d’AML et d’ATOLpriment dans cette affaire. Déjà, d’ici juin, deux nouveaux opérateurs, Café Lux et Tropical Times, proposeront leurs services dans le hall de départ. Le contrat a déjà été alloué. Pour la restauration à l’intérieur, nous aborderons la chose à la lumière du verdict de la cour.

Comment comptez-vous récupérer les Rs 85 millions que vous doit Airway Coffeepuisque vous avez rejeté la proposition de repaiement de Nandanee Soornack ?

On attend le verdict et puis on verra pour la marche à suivre.

Quelle est justement la situation financière d’AML ?

Notre chiffre d’affaires tourne autour de Rs 1,3 milliard pour 2015 contre Rs 1,2 milliard en 2014. Ce qui représente une hausse d’environ 8 %. Nous avons aussi enregistré une croissance de plus de 9,6 % sur le nombre de passagers l’année dernière, passant à 3,2 millions de passagers fin décembre 2015.

Est-ce que vos principales sources de revenus sont les taxes et les frais aéroportuaires?

Nos revenus viennent du Passenger Service Fee, du Terminal Expansion Fee, des frais d’atterrissage, des revenus commerciaux comme les restaurants, les commerces hors taxes, la location des terrains et, à venir bientôt, la location d’espaces publicitaires.

Un rapport d’experts de CAPA India, commandité par le ministre Xavier-Luc Duval sous l’ancien gouvernement, a conclu que les taxes imposées sur le billet d’avion à Maurice sont les plus élevées de la région, tout comme de nos principaux marchés émetteurs de touristes…

Les taxes que nous percevons restent très raisonnables, vu la qualité des infrastructures et des services que nous offrons. Il faut savoir que sur un billet d’environ Rs 30 000, l’aéroport (AML et ATOL) ne perçoit qu’environ Rs 1 500. Soit, aux alentours de 5 % du prix. Rs 1 400 vont à la MRA. Ces taxes permettent le financement du développement aéroportuaire qui est bénéfique aux opérateurs comme aux passagers.

Expliquez-vous…

Air Mauritius reste compétitif sur plusieurs aspects et nous offrons aussi des incentives. Par exemple, les six premières heures de stationnement pour les avions sont gratuites, d’autres prestations aussi sont offertes sans frais ou à des tarifs bas. Les Landing Fees and Aircraft Parking Fees sont les mêmes depuis 1999 et n’ont connu aucune majoration malgré les investissements colossaux dans l’agrandissement de la piste et la modernisation des infrastructures aéroportuaires.

À quand la fin du monopole des boutiques de Rakesh Gooljaury à l’aéroport ?

La gestion des magasins hors taxes est du ressort de la Mauritius Duty Free Paradise (MDFP), qui a un président et un CEO qui opèrent indépendamment d’AML. Mais autant que je sache, la société de Rakesh Gooljaury n’est qu’un des fournisseurs des magasins hors taxes à l’aéroport.

Des magasins hors taxes toujours réputés pour être parmi les plus chers au monde outre le manque de variété. Quand et comment y remédier ?

Les boutiques hors taxes sont gérées par une administration distincte, dont la MDFP. Mais n’empêche que comme actionnaire majoritaire, nous sommes en consultation avec la direction de MDFP pour pallier ces manquements. J’ai personnellement eu des rencontres fructueuses. Nous restons confiants que les choses devront s’améliorer très rapidement.

Quels sont les nouveaux projets pour l’aéroport ?

Avec le projet de passenger transit hub, le nouveau pôle de développement pour 2016 et 2017 sera la nouvelle zone cargo et port-franc estimée à Rs 515 millions. Elle s’étendra sur un terrain de 72 hectares. Un premier contrat a été signé avec un des gros opérateurs locaux et le chantier a déjà débuté. La zone devrait être opérationnelle en juillet 2016. Puis, nous aurons une nouvelle aire de stationnement pour les gros porteurs type A380 au coût de Rs 500 millions. Les travaux démarrent ce mois-ci et on pourra accueillir trois gros-porteurs de type A380 simultanément dès janvier 2017. Un centre de formation des métiers de l’aviation en collaboration avec la compagnie G2A Camas sera opérationnel d’ici début avril dans l’ancien terminal. Pour finir, l’aéroport aura une nouvelle tour de contrôle au coût de Rs 450 millions, dont les travaux démarrent en février 2017.

Quelles sont vos priorités ?

Augmenter la performance de notre aéroport et atteindre un niveau de sécurité européen. Développer un hub avec des facilités pour les passagers en transit avec plus de confort. Renforcer et améliorer le Passenger Experience de par l’innovation qu’on souhaite apporter dans le terminal, comme le Web-check, les applications mobiles, entre autres.

Combien de personnes ont été recrutées à l’aéroport depuis l’installation du gouvernement ?

Une. Le CEO, après un exercice d’appel à candidatures. Nous n’avons pas cédé aux pressions des lobbyistes même si je sais que cela dérange et déplaît à certains. Le recrutement a été fait sur la base des compétences et de la méritocratie. C’est pour cela que la décision d’Air Mauritius de nommer Megh Pillay me plaît aussi. Par contre, AML a entrepris un exercice de promotions en interne visant à donner davantage de responsabilités aux employés ayant suivi des formations spécialisées. Un appel à candidatures public a aussi été lancé fin 2015 afin de recruter du personnel pour une vingtaine de postes vacants. L’exercice de sélection est actuellement en cours sous la responsabilité d’une compagnie spécialisée dans le recrutement.

Une lettre alléguant que vous avez privilégié un de vos proches a atterri à l’ICAC…

Il est malheureux qu’on jette le discrédit sur des professionnels aussi facilement. Concernant la plainte logée à l’ICAC, nous accueillons favorablement une enquête sur la question. Quelques personnes sont en train de faire de la désinformation. On attend avec beaucoup d’impatience que la vérité éclate et vous constaterez que ceux qui ont été nommés ne sont pas mes proches. Les agissements de ces quelques personnes sont décriés par la majorité des employés et l’Union en a déjà fait mention.