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Double meurtre à Camp-de-Masque-Pavé: la thèse de la vengeance «amoureuse» privilégiée
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Double meurtre à Camp-de-Masque-Pavé: la thèse de la vengeance «amoureuse» privilégiée
Yeshna et Tushal Ragoobeen devaient rejoindre leurs parents en Australie le mois prochain pour s’y établir. Mais vendredi, cette habitante de Camp-de-Masque-Pavé de 14 ans a été tuée et son frère de 10 ans se trouve dans un état critique, après avoir subi une intervention chirurgicale. Leur grand-mère paternelle, Reshma Ragoobeen, 54 ans, a également été tuée…
La police a d’abord pensé que ces crimes étaient liés à un cambriolage, car les Ragoobeen ont été victimes de vol à deux reprises. Mais elle a bien vite écarté cette thèse au profit de la vengeance sur toile de fond «amoureuse». Elle a arrêté un adolescent de 17 ans. Celui-ci était attiré par Yeshna, raconte un habitant. Toutefois, ce n’était pas réciproque. Mécontent, l’adolescent s’était mis à harceler la collégienne.
Alertés par le comportement de la jeune fille, les grands-parents ont porté plainte contre lui pour harcèlement. L’habitant soutient que c’est pour leur «donner une leçon» que le jeune homme serait passé à l’acte.
C’est vers 15 heures que Yeshna a été tuée. Elle rentrait alors de l’école en compagnie de Tushal. Elle fréquentait le SSS Bel-Air et lui est élève à l’école primaire de Camp-de-Masque. En l’absence de leurs parents, une couturière et un mécanicien partis améliorer leurs conditions de vie en Australie, c’est avec leurs grands-parents Reshma et Suresh Ragoobeen qu’ils vivent. En entrant dans la maison hier, Yeshna a surpris un homme agressant Reshma, nous confie Suresh Ragoobeen. Sans voir le petit frère, il a asséné à la jeune fille un coup de cutter au cou. Tushal a volé au secours de sa sœur mais il a reçu des coups de cutter sur plusieurs parties du corps.
Yeshna, pour sa part, est tombée dans la cour. Ayant beaucoup saigné, elle a rendu l’âme très vite après, selon les premiers éléments de l’enquête. L’autopsie n’a cependant pu être pratiquée hier soir.
Admis aux soins intensifs
Entre-temps, son petit frère a pu s’enfuir. Il a cherché de l’aide auprès des voisins. Ces derniers l’ont emmené à l’hôpital de Flacq où il a été admis aux soins intensifs et ont aussi donné l’alerte. C’est ainsi que le corps sans vie de Yeshna a été retrouvé par des habitants. «Bann la inn vinn kriyé pou dir ki zanfan-la inn blésé. Kan mo’nn al gété, monn trouv disan partou et tifi la pa ti pe respire. Mo’nn pran enn serviet, mo’nn met lor li», s’écrie Soobla Ragoobeen, la tante de Yeshna.
Différentes unités de la police ont été mandées sur place. Il y avait la police de Camp-de-Masque-Pavé et de Quartier-Militaire, la Criminal Investigation Division de Camp-de-Masque-Pavé, le Scene of Crime Office, la Major Crime Investigation Team et l’Eastern Division de Flacq. Ils ont sécurisé les lieux. Pour leur part, des habitants hostiles se sont massés devant les lieux du crime. Certains sortaient de localités avoisinantes comme Petite-Cabane.
De son côté, Suresh Ragoobeen, un attendant à la cour de Rose-Hill âgé de 59 ans, se trouvait au travail lorsque son frère l’a appelé pour lui dire que sa petite-fille a eu la gorge tranchée. La croyant légèrement blessée, il a demandé à son frère de l’emmener à l’hôpital pendant que lui prenait l’autobus pour rentrer chez lui. Une fois sur place, il a vu les habitants regroupés devant sa maison. C’est là qu’il a appris que sa petite-fille a été tuée.
Il était alors aux environs de 16 heures. À 17 h 30, les enquêteurs fouillaient la maison quand ils ont découvert le cadavre de Reshma Ragoobeen et en ont averti Suresh. Nouveau coup de massue pour ce dernier vers 18 heures : il a appris qu’un suspect se terrait dans sa propre maison.
En fait, les limiers sont tombés sur un homme gisant dans une mare de sang dans un coin de la maison. Celui-ci était dans un état second : soit il avait bu soit il était drogué. Il s’était automutilé avec l’arme du crime. Grâce à la plainte contre harcèlement, les limiers l’ont identifié.
Quand ils ont su qu’un suspect se cachait à l’intérieur pendant tout ce temps, les habitants se sont emportés. Ils ont voulu tabasser l’adolescent. «Bizin rémet lalwa pandi !» criaient-ils. Les policiers ont dissimulé le jeune homme dans une voiture. La prompte intervention de la police qui l’a conduit à l’hôpital de Flacq l’a sauvé. Les habitants se sont dispersés à la tombée de la nuit.
Pendant ce temps, ayant été averti par des amis qui ont appris la nouvelle à la radio, la mère de Yeshna, Kiran, et son père, Ravi, ont alerté la grandmère maternelle de Yeshna, Kumari Bissessur. Cette habitante de Mare-la- Chaux, Flacq, a informé ses proches et ils se sont rendus sur place.
«Mo tifi inn téléfonn mwa pou dir mwa bann la inn koup likou mo tizanfan. Linn dir mwa al gété kinn arivé. Kan nou’nn vinn la ki nou’nn aprann sa», nous raconte Kumari Bissessur en larmes. Elle souligne que la dernière fois qu’elle a vu ses petits-enfants était samedi, lorsqu’ils ont passé une journée à la plage.
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