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Son agresseur libéré : il craint pour la sécurité de sa famille
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Son agresseur libéré : il craint pour la sécurité de sa famille
«Elle pourrait me retracer pour m’agresser une nouvelle fois.»C’est la crainte de Nusroolla Nunkoo depuis qu’il a appris qu’un de ses agresseurs, Nazira Fokeermahamud, a obtenu laliberté conditionnelle mardi, en attendant son procès. Cette dernière avait écopé de trois ans de prison pour l’agression de l’homme de 49 ans à l’acide mais avait interjeté appel. Nous avons été à la rencontre de la victime, outrée par cette décision qu’elle qualifie d’«injuste».
Nazira Fokeermahamud représente toujours une menace pour sa famille et lui-même, selon Nusroolla Nunkoo. Pour étayer ses dires, il revient sur les circonstances de son agression. C’était le 13 février 2009, à l’époque où, employé à la Road Development Authority (RDA), il regagnait sa maison à Vallée-Pitot après avoir été acheté du pain aux petites heures du matin.
En route, il emprunte une impasse, où il constate la présence d’Aslam Karrimbaccus, connu sous le nom de Motay, «les mains derrière le dos». «Au moment où je l’ai croisé, poursuitnotre interlocuteur, il m’a jeté une substance dessus. J’ai senti une sensation de brûlure sur mon visage et aux yeux.»
Mais ce n’était pas fini, se souvient-il. Quelques minutes après, la femme de Motay, Nazira Fokeermahamud, s’est manifestée. «Je pouvais à peine voir mais la femme m’a versé, sans pitié, de l’acide dans la bouche après qu’un autre voisin, Aslam Roheeman, m’a retenu les bras. J’étais accablé. Si je n’avais pas craché cette substance, je serais mort», raconte Nusroolla Nunkoo.
Ce n’est qu’après le départ de ses agresseurs qu’il rentrera chez lui, tant bien que mal, pour appeler au secours. Transporté d’urgence à l’hôpital de Candos, il apprend qu’il a perdu la vue. Un choc, certes, dit-il, mais doublé d’un sentiment de ne pouvoir protéger sa famille.
Les choses ne s’arrangent pas non plus après son agression. Nusroolla Nunkoo avance que son épouse a été tabassée par Nazira Fokeermahamud, peu après qu’il a porté plainte contre ses assaillants. Et que sa famille, traumatisée par ces événements, a été contrainte de déménager, car «ils continuaient à persécuter mon fils qui avait 11 ans et ma femme».
La relation qu’entretenait Nusroolla Nunkoo avec ses voisins a dégénéré à cause d’un litige autour d’un terrain. Même s’ils n’étaient pas en bons termes, il ne s’attendait pas à être attaqué à l’acide par ses trois voisins.
«À l’époque, après plusieurs années passées au chômage, je venais d’intégrer la RDA. Cette agression qui a chamboulé la vie de ma famille a non seulement affecté ma vue mais m’a privé aussi de mon gagne-pain. Je vis désormais sur une pension allouée aux personnes invalides », déplore le principal concerné, qui a dû démissionner de son emploi. Si, au dire de son médecin traitant à l’hôpital, son œil droit pourrait retrouver la vue à l’issue d’une greffe, cela prendrait plusieurs années avant qu’il ne soit prêt pour celle-ci.
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