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La semaine vue par Gilbert Ahnee
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La semaine vue par Gilbert Ahnee
Lundi 22 février 2016
2015-20 : 16 M d’euros pour la consolidation, à Mada, de la sécurité alimentaire régionale. Croire, continuer à croire, ne jamais cesser…
La nouvelle vertu…
La conversion du politique. “Mr Jugnauth is a humble man…and rightly so,” lança un jour sir Gaëtan Duval, au début des années 80. C’est une humilité moins équivoque qu’ont, semble-t-il, voulu faire valoir, à quelques jours d’intervalle, deux figures de proue de l’opposition. D’abord Paul Bérenger, sur le plateau delexpress.mu, suggérant que les politiques, à l’avenir, devront être humbles. Puis Arvin Boolell, interviewé ce lundi, dans l’express, contraint de présenter comme une vertu ce que d’autres – dont son cousin Anil Gayan dans la même rubrique, la semaine précédente – voudraient faire interpréter comme «un manque de punch».
« Écoutez, je dis à tous : ne prenez pas mon humilité pour de la faiblesse», répond l’ancien ministre des Affaires étrangères à une question, suggérant qu’il pourrait manquer de confiance. Il y a eu du chemin parcouru. Entre le jeune parlementaire qui, pendant la brève alliance 87-90 entre Rouges et Orange, ne cessait de répéter que le Parti travailliste serait la locomotive de la prochaine alliance, entre cet héritier plus irritant que fiable et le dirigeant politique grave et mesuré d’aujourd’hui, le travail sur soi n’a pas manqué.
Le Labour a 80 ans. La lucidité d’Arvin Boolell pourrait le stimuler : obligeons les partis à maintenir des livres de comptes audités; même un PM doit rendre des comptes aux instances du parti; l’accès à l’information n’est pas un privilège, c’est un droit; la raison et le temps, c’est ce qu’il me faut…
C’est manifeste…
Mardi 23 février 2016
Revenus des directeurs exécutifs ! OK si l’on peut établir une corrélation objective avec la valeur créée. Sinon, gouvernance suspecte…
Ferodo island
Brake linings. Nos quinquagénaires se souviendront de ce panneau publicitaire, à la sortie de Port-Louis, vers Coromandel. Vantant les mérites de garnitures de freins, le slogan nous rappelait : “Never start something you can’t stop.” Un joli brin de sagesse populaire. Un appel à la prudence insuffisamment médité, croit-on, par les commanditaires de la récente affiche anti- Bérenger et, semble-t-il, pro-Soodhun, «Paul Bérenger contre l’Arabie saoudite, contre nous lacaze sacrée», lit-on sur ces affiches apposées dans quelques circonscriptions très précisément ciblées.
Au sujet du pays évoqué. Il faut être capable de distinguer, d’une part, la terre et les villes – forcément sacrées pour un croyant musulman – où le prophète de l’islam a vécu son existence d’homme. C’est là qu’il fut reconnu comme Al-Amîn, digne de confiance, avant d’engager sa mission prophétique et son oeuvre plus strictement religieuse. Puis il y a, d’autre part, l’entité politique. De 1902 à 1925, menées par un stratège astucieux, Abdelaziz ben Abderrahmane, les tribus faisant allégeance aux Al Saoud défirent les Al Rachid et les Hachémites. Disons-le : avec l’aide active des Britanniques – souvenez-vous de Peter O’Toole dans Lawrence d’Arabie – et l’indéfectible soutien subséquent des USA. Et il n’y a rien de sacré dans tout cela. Puis le risque de faire du tort à des esprits faibles. Est-ce vraiment le moment de troubler et de mobiliser, autour de réalités peu connues et mal comprises, des jeunes susceptibles de vouloir en découdre contre un ennemi imaginaire ? Après le briyani au SVICC.
Mercredi 24 février 2016
Il fallait d’un SP à la CID de PL Nord. Monvoisin l’est, Tuyau n’est qu’ASP. Cela aurait-il pu être l’occasion de promouvoir Hector Tuyau ?
Keep them on board
Entendre les Comores. à la COI, Jean Claude de l’Estrac passera bientôt ses dossiers à Hamada Madi Boléro, son successeur. Administrateur et négociateur réputé, le futur patron à la Blue Tower est comorien. Cela sera-t-il la raison qui nous manquait encore pour avoir, envers l’archipel, quelques égards ?
Avec un RNB per capita, en 2014, de 1 430 dollars – contre 1 400 pour Madagascar et 24 780 pour les Seychelles, les Comores peuvent écoper du mépris que les imbéciles nouveaux riches se croient autorisés à réserver aux moins fortunés. Mais l’instinct solidaire est en mesure de faire subsister, dans notre océan Indien, un peu d’esprit et de vision. Ce qui nous permet aussi quelques analyses moins étroites.
Son histoire et son héritage valent aux Comores d’appartenir à la Ligue arabe et à l’Organisation de coopération islamique. Ce sont des appartenances identitaires mais elles peuvent aussi faciliter l’accès à des budgets d’aide publique au développement. Reste à assurer – et l’Indianocéanie devrait en faire une de ses priorités – que la part obscure de l’affirmation identitaire ne soit pas enténébrée par les injustices et les humiliations infligées aux pauvres. Que cela conduise ou non en Syrie, on sait aujourd’hui combien ce cocktail est mortifère.
Après des JIOI 2015 gâchés par Mayotte, on enlève aussi aux Comoriens l’organisation des prochains jeux. N’aurait-il pas été possible, disons, de leur laisser la voile – leur lagon est aussi bleu que le nôtre, la finale de foot ? Si Coréens et Japonais ont pu le faire…
Jeudi 25 février 2016
A quoi joue le PMSD ? A tenter de reprendre le fil du récit là où, au début du cycle MMM, SGD l’avait abandonné. Les Bleus eux se recyclent…
C’est quoi, la valeur ajoutée ?
Intégrité. Fort judicieusement, l’express rappelle, ce jeudi, le redressement effectué, tout au moins les réserves laissées derrière lui, par Megh Pillay, dans les services publics etsociétés d’État qu’il a gérés. De 1990 à 1993, constitution de réserves de Rs 40 millions au Marketing Board; de 1993 à 2003, réinvention de Mauritius Telecom, y laissant des réserves de Rs 5,5 milliards; 2003 à 2005, passage à Air Mauritius, court mais suffisant pour se faire désirer à chaque fois qu’il apparaît nécessaire de remplacer le nº 1. Entre-temps, outre ses emplois dans le privé, il sort la STC, entre 2010 et 2015, d’un endettement de Rs 4 milliards, lui assurant des réserves de Rs 2,5 milliards.
Y a-t-il une recette Pillay, une baguette magique Megh ? Même pas. À part ce qu’on apprend dans les bonnes écoles – RCC et un des établissements universitaires de Bâton Rouge – et que d’autres administrateurs peuvent également réciter de mémoire, à part ce qui figure dans tous les programmes de MBA, quel est le plus Megh Pillay ? Sans doute la capacité, avant même que la partie ne commence, simplement parce qu’il a endossé le maillot, de donner la garantie que les règles seront respectées, qu’on jouera à la loyale, dans un total fair-play.
Très probablement aussi, une technique de documentation pour vite saisir l’essentiel, même dans un secteur encore peu connu. Puis, surtout, l’absence de couleur partisane et l’indépendance d’esprit.
À la Bourse en tout cas, ça paye. 5,26 % en une séance.
vendredi 26 février 2016
France, USA, Inde : ne jamais permettre à la terreur d’arrêter les thèmes du débat démocratique. C’est lui concéder une trop belle victoire…
Notre indiano céans
Accrocher la lumière. L’homme est habile communicant. Au début, certains ont pu croire que c’est à ses contacts parmi les journalistes, ou aux titres tout ciselés, print ready, qu’il leur fournissait, qu’on devait ce réveil médiatique de La Belle au bois dormant. Mais toute bonne chose a une fin, le Conseil des ministres de la COI, ce vendredi, à La Réunion, annonce celle du mandat de l’Estrac à la tête de l’organisation. Désormais, jusqu’à l’entrée en fonction de son successeur, JCL se contentera d’exécuter les affaires courantes. À l’heure du bilan, même les plus sceptiques, voici quatre ans, doivent bien mesurer que ce n’était pas que de la com.
Quel sera l’héritage du tout premier secrétaire général mauricien de la COI ? Déjà, matériellement, un déplacement symbolique marqué, d’une maison bourgeoise à la rue Sir Guy Forget, à Quatre-Bornes, vers des bureaux, à Ébène, juste à la limite de la cybercité. Puis il y aura l’exploration, de diverses manières, de quelques mots-clés : durabilité, entre autres, en encadrant des projets éco citoyens; connectivité – maritime, aérienne et numérique; sécurité alimentaire, avec un projet organisé de production de riz, de maïs, d’oignons et de légumineuses dans trois régions de Madagascar, le Sofia, le Menabe et le Vakinankaratra; recherche et innovation, thèmes et axes de la dernière conférence régionale d’orientation organisée par la COI.
Si on interrogeait l’intéressé, il est probable qu’il ne prononcerait qu’un mot : indianocéanie. Soit de profondes racines en amont, une offre par vocation renégociable en aval.
Samedi 27 février 2016
Comme nos First Ladies et les créations de nos stylistes. Comment faire valoir notre Medical Hub si on va à l’étranger pour une cataracte ?
Mauvaises fréquentations
Quel panache ! Pour une simple signature. Une des deux qui, jusqu’à 2013, devaient figurer sur les demandes de passeport. Pour avoir garanti l’identité de l’hôtelier Sol Kerzner, aussi ressortissant sud-africain, Ivan Collendavelloo démissionna du Parlement en 1989. Et son parti d’alors, le MMM, a souvent présenté cette exigence morale comme relevant de l’ADN mauve. Sans doute la compréhension de l’information génétique a-t-elle fait des progrès depuis. Quoi qu’il en soit, se souvenir de 89 – dont un rapprochement MMM-PMSD à la base et une victoire du néophyte MSM Cyril Curé à la partielle du noº15 – permet au moins de revoir Collendavelloo dans ses élégances.
D’Harish Boodhoo à Martine Desmarais, interrogez d’anciens clients d’Ivan Collendavelloo et vous êtes susceptible d’être confronté à bien plus que du respect pour un défenseur, à quelque chose qui confine à la dévotion. Tant l’avocat est exceptionnel, tant ses legal brains sont incisifs. Quiconque a assisté à un de ses contre-interrogatoires – devant la commission Rault, en 1986, quelques parlementaires en sortirent amochés – reste émerveillé par tant de finesse, d’intelligence et d’astuce stratégique.
Alors, il est donc parfait ce Collendavelloo. Ben non ! Ben non, voyez-vous, le mieux, ils sont avant d’adopter la langue de bois et les vérités d’occasion, le plus, l’écart final prouve combien le pouvoir – et ses fréquentations – peuvent vous retourner un homme.
En décembre 2014, de nombreux observateurs ont regretté qu’il ait manqué quelques voix au ticket Collendavelloo pour crucifier Bérenger au nº 19. Tant mieux, finalement…
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