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Marché des capitaux: Maurice, un centre de trésorerie régional pour le yuan en Afrique ?
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Marché des capitaux: Maurice, un centre de trésorerie régional pour le yuan en Afrique ?
La décision du Fonds monétaire international (FMI) d’inclure le Renminbi (RMB), la monnaie chinoise aussi appelée le yuan, le 1er octobre, dans le panier des devises servant à fixer la valeur des droits de tirage spéciaux, ouvre de nouvelles ambitions à la deuxième puissance économique mondiale. Car elle permettra à la monnaie chinoise de se positionner aux côtés de quatre devises qui y sont déjà : le dollar américain, l’euro, la livre sterling et le yen japonais. Pour Maurice, il s’agit de se positionner pour devenir un centre de trésorerie régional pour l’Afrique.
Un projet qui intéresse les opérateurs bancaires. À l’instar de Mathieu Mandeng, Chief Executive Officer (CEO) de Standard Chartered Bank, qui s’appuie sur les relations historiques et culturelles que Maurice entretient avec la Chine pour soutenir que le pays peut légitimement aspirer à occuper ce rôle. Aujourd’hui, les investisseurs chinois doivent se tourner vers d’autres centres financiers comme ceux de Hong Kong, de Singapour, de Londres ou encore d’Afrique du Sud pour gérer leurs services de trésorerie.
Quelques banques proposent déjà ces services alors que la Banque de Chine se prépare à s’implanter à Maurice cette année. Elle sera opérationnelle dans la zone économique de JinFei. «L’arrivée de la Banque de Chine coïncide avec les colossaux investissements chinois annoncés dans le pays. Notamment la construction d’un port de pêche, la relance de la zone économique de Jin Fei et le développement de la Smart Cityde Roches-Noires. Si tous les projets annoncés se matérialisent, ce sont plus de Rs 100 milliards d’investissements chinois qui sont prévus», confiait récemment à l’express l’ambassadeur chinois à Maurice, Li Li.
Gros capitaux chinois
En fait, la Banque de Chine et d’autres banques commerciales qui traitent en RMB se positionnent pour prendre avantage de gros capitaux chinois. Mais aussi pour aider à structurer à Maurice des projets d’investissements en Afrique. «C’est un créneau que les institutions financières doivent développer vu l’intérêt grandissant des investisseurs chinois pour l’Afrique», explique Jimmy Wong, Managing Director de TDOS, l’entité offshore du groupe IBL.
Reste la croissance économique chinoise qui a été ramenée à 6,5 % pour 2016. Un objectif entièrement réalisable, selon Carmen Ling, Managing Director et Head of RMB Solutions de Corporate and Institutional Banking chez Standard Chartered Bank de Hong Kong, qui a participé au Business Forum organisé par la Standard Chartered Bank jeudi à ce sujet. Elle estime que le pire est derrière ce pays qui connaît toujours des signes de faiblesse.
Après la dévaluation à deux reprises de sa monnaie, le gouvernement chinois a pris un certain nombre de mesures pour éviter le pire en se proposant de libéraliser progressivement ses marchés de capitaux et en fixant chaque matin un cours pivot pour ses monnaies. Ce cours ne peut varier de plus de 2 % sur une journée.
Le RMB a évité d’autres dépréciations grâce à des interventions massives de la Banque centrale. Résultat des courses: les réserves de change de 3,300 milliards ont été réduites de plus de 500 milliards de dollars en 2015.
Carmen Ling explique qu’à ce jour des investisseurs institutionnels étrangers de 16 pays: Hong Kong, Corée du Sud, Singapour, Royaume-Uni, France, Allemagne, Australie, Suisse ou encore Canada et Chili, entre autres, utilisent déjà le RMB. Idem pour le marché obligataire chinois où des investisseurs étrangers ont libre accès et peuvent négocier des titres en RMB.
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