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Ouverture de la pêche à la senne: le débarcadère de Grand-Gaube revit

1 mars 2016, 22:23

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Ouverture de la pêche à la senne: le débarcadère de Grand-Gaube revit

L’excitation était à son comble, le mardi 1er mars, au débarcadère de Grand-Gaube. Nombreux étaient les pêcheurs, badauds et même ceux avides d’«enn ti kari» à s’y être retrouvés. Pour cause: l’ouverture de la pêche à la senne pour la saison 2016. Une activité qui se poursuivra jusqu’à fin octobre.

Il est 16 heures. Nous rencontrons Jonathan Petricher. Il attend le retour des pêcheurs en compagnie de sa femme et de leur bébé. La famille, qui vient de Port-Louis, souhaite s’offrir des poissons de première fraîcheur. D’autres pêcheurs à la ligne, déjà rentrés, lui tiennent compagnie.

Une demi-heure après, deux pirogues accostent. À leur bord, une vingtaine de personnes. Mike Marie, responsable de l’équipage, n’arrive pas les mains vides. En effet, il a avec lui plus de 60 kg de poissons corne et quelques kilos de berry.

Au débarquement, ses hommes se mettent au travail de manière presque mécanique. Alors que certains débarquent les poissons pour la pesée, d’autres sortent les filets. Après les avoir entassés sur la jetée, ils les remettent dans une des deux pirogues de manière à pouvoir les lancer sans difficulté le lendemain.

La bonne humeur règne… Des blagues ou encore des anecdotes fusent. Comme la fois où ils ont perdu un billet de Rs 500 en mer. Entre-temps, des prévisions pour le lendemain sont faites sur place. L’odeur de mer devient de plus en plus pénétrante à mesure que les poissons sont débarqués. Le tas de poissons corne grandit. Les poissons sont pesés et embarqués en moins de temps qu’il n’en a fallu pour amarrer les pirogues.

Du côté des acheteurs, chez l’impatience. Le bayan, ou l’acheteur en gros, qui est venu avec son camion, est déjà prêt sur la jetée. «Bé bayan pé pran tou», devait déclarer une dame. Mais ceux qui ont l’habitude d’acheter auprès des pêcheurs la rassurent. Après que l’acheteur en gros a pris son stock, c’est au public de se lancer. Peser, emballer et calculer ne prend que quelques secondes… Et la foule diminue à vue d’œil.

Dans un coin, Sylvestre Labonne, membre de l’équipage, ne perd pas de temps. Il est déjà en train d’écailler ses poissons. «Aswar mem pou manz sa la. Démin li népli pou fré», explique-t-il en vidant son berry.

Ceux qui n’ont pas eu de poissons ont dû attendre 15 minutes avant que l’embarcation de mulets accoste. Et on recommence la même scène…

Fête également à Rodrigues

A Rodrigues, plusieurs tonnes de poissons ont été ramenées pour ce premier jour de pêche à la senne. Les gens étaient nombreux à Baie-du-Nord et Camp-Pintade. «Ti pe lager pou gayn poisson», lancent des badauds. Cordonniers et mulets ont fait le bonheur de ceux présents.

Un concours a même été organisé pour désigner le plus gros poisson. L’heureux pêcheur d’un mulet de 5,5 kg s’est vu offrir la somme de Rs 3000.