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Prêt de la SBM: coup de grâce au grand argentier ?

14 mars 2016, 09:42

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Prêt de la SBM: coup de grâce au grand argentier ?

 

La SBM tower est en état d’alerte depuis la publication, dimanche 13 mars dans la presse dominicale, d’un document officiel faisant allusion à un prêt de 1,1 million d’euros qu’elle aurait accordé à Vishnu Lutchmeenaraidoo, le 11 septembre 2015. Damaging ? Peut-être pas. Mais serait-ce le chant du cygne du député de Piton–Rivière-du-Rempart ?

«Comme une bonne partie de la population, j’ai pris connaissance des détails de cette transaction dans la presse. Visiblement, il y a eu fuite et seule une enquête interne pourrait nous éclairer sur son ou ses auteurs. La confidentialité dont jouit la SBM auprès de sa clientèle a été sérieusement entamée», lâche le président du conseil d’administration de SBM Holdings, Kee Chong Li Kwong Wing. Il fait ressortir que même lui n’a pas accès à des transactions de cette nature.

Dev Erriah, expert en fiscalité internationale, affirme qu’en parachutant les détails d’une transaction bancaire privée dans la presse, l’auteur de cette fuite, qu’il soit un haut cadre de la banque ou autre, aurait violé la clause 64 de la Banking Act, commettant ainsi un délit financier. Il y a certes des exceptions où la banque peut rendre publics les détails d’une transaction bancaire, dit-il. Par exemple, «des institutions comme l’ICAC ou la MRA, dans le cadre d’une transaction offshore, peuvent exiger que le compte bancaire d’un client soit rendu public si elles sont en possession d’un ordre de la cour». Sauf que, dans le cas présent, «on ignore si une quelconque institution s’est appuyée sur un ordre de la cour pour rendre publique cette transaction avant même qu’elle ne soit enregistrée».

400 000 euros

Une autre source proche du dossier estime que la transaction a été faite en toute transparence. Faisant, entre autres, ressortir qu’une banque peut, à sa discrétion, enregistrer ou pas une transaction. «Dans le cas du ministre des Finances, c’est quelqu’un qui est considéré comme un particulier à valeur nette élevée. La banque peut se prévaloir de sa discrétion et s’appuyer sur la solidité de son projet pour justifier certaines exceptions.» Pour notre interlocuteur, si la SBM n’a pas sécurisé son prêt (NdlR, elle peut le faire à n’importe quel moment), «qui, soit dit  en passant, est de 400 000 euros (Rs 16 millions)», c’est qu’elle a cru au projet d’investissement de Vishnu Lutchmeenaraidoo. «De toute façon, si celui-ci s’avère un échec, le montant de sa créance douteuse est minime par rapport à son ratio d’adéquation de fonds propres, qui est de 20 %.»

Les membres du Comité de crédit, qui ont approuvé le prêt de Vishnu Lutchmeenaraidoo, se sont rencontrés en toute urgence hier. Présidé par Nayen Koomar Ballah, président du conseil d’administration de SBM Banking et secrétaire permanent au Bureau du Premier ministre, ce comité se prépare à passer à l’offensive.