C'est inévitable. «La rat race aura lieu dès la Form I», lâche Madoo Ramjee, président de l’association des recteurs. Et il est rejoint dans son analyse par d’autres acteurs du secteur éducatif. Avecl’introduction du Nine-Year Schooling (NYS), fait-il remarquer, le National Form III Exam aura un tout autre enjeu.

Le Mauritius Institute of Education planche sur le nouveau curriculum, qui devrait être prêt d’ici deux semaines. Le Primary School Achievement Certificate a,lui, été finalisé par le Mauritius Examinations Syndicate, il y a deux semaines. Sous le NYS, les examens de la Form III auront une importance capitale : l’entrée dans les académies, qui devraient être des centres d’excellence proposant des formations spécifiques. Jusqu’ici, ces examens avaient pour objectif d’évaluer les compétences des élèves après les trois premières années au secondaire.

Pour Ally Yearoo, président de l’Education Officers Union (EOU), vu l’enjeu, il est à prévoir que beaucoup de parents pousseront leurs enfants à prendre des leçons dès la Form 1. «Si la demande est là, les enseignants donneront des leçons. Des préparatifs ont déjà lieu», souligne-t-il.

En effet, explique le président de l’EOU, «dès cette année, certains enseignants disent déjà qu’ils vont donner des leçons particulières dans des matières pour lesquelles les élèves ne prennent généralement pas de leçons jusqu’en Form IV». Ces matières sont notamment les sciences et l’art.

Examen compétitif

«En général, c’est à partir de la Form IV que les collégiens choisissent de prendre des leçons dans ces matières. Actuellement, très peu d’enseignants offrent des leçons dans ces matières pour la Form III», fait comprendre Ally Yearoo. «C’est vraiment dommage car la compétition commencera très tôt», dit-il.

Madoo Ramjee abonde dans le même sens. «Ce sera un examen extrêmement compétitif vu le système du NYS», avance le président de l’association des recteurs. Ce qui lui fait dire qu’«il est impérieux de revoir le niveau des examens afin que tous les collèges puissent avoir des chances égales de réussir».

En effet, des rapports sur la performance à ces examens ont, à plusieurs reprises, permis de constater que des collèges d’État affichent un meilleur taux de réussite que les collèges privés. Il faudrait que le ministère de l’Éducation donne plus de détails sur les examens, estime Madoo Ramjee. Avis que partage Ally Yearoo. «Par exemple, nous ne savons pas si toutes les matières seront comptabilisées. Il faudrait bien définir comment les points seront comptabilisés», souligne-t-il.