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Affaire Rajesh Ramlogun: «Nous ferons appel devant le Privy Council», dit la veuve

18 mars 2016, 15:12

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Affaire Rajesh Ramlogun: «Nous ferons appel devant le Privy Council», dit la veuve

Dix ans qu’ils attendent le dénouement du procès sur la mort de Rajesh Ramlogun. Mais c’est avec déception que les proches de ce dernier ont appris le verdict rendu le mercredi 16 mars. Les quatre accusés, à savoir le sergent Vissiraj Jagdawoo, les constables Jean Yves Levasseur et Luc Desiré Potié et le caporal Rashid Maudarbux, décédé avant la fin de l’affaire, ont été innocentés, faute de preuves, par les juges Rita Teelock et Asraf Caunhye. Les policiers étaient accusés d’avoir battu à mort Rajesh Ramlogun en détention.

Ce dernier avait été arrêté le 12 janvier 2006 dans le cadre de l’enquête sur le double meurtre des belles-sœurs Jhurry. Rajesh Ramlogun a rendu l’âme à l’hôpital deux jours après son arrestation. Pour la famille de la victime, ce verdict ne fait que renforcer sa détermination à faire éclater la vérité. «Nous ferons appel devant le Privy Council», lance Bindu Ramlogun, la veuve de Rajesh Ramlogun.

Cette dernière n’a pu assister au procès, mercredi. Elle explique qu’elle n’était pas au courant que l’affaire allait être entendue ce jour-là. C’est à travers une radio privée qu’elle a appris la nouvelle. «Je suis tombée des nues», confie cette mère de trois enfants. Pour Bindu Ramlogun, ce jugement «va encourager les policiers à agir sans avoir aucune crainte».

«Si ce ne sont pas les policiers qui l’ont battu, qui l’a fait ? Est-ce que quelqu’un d’autre est entré au poste de police pour le tabasser?»

Le verdict a aussi affecté les enfants de la victime. Nilesh, le fils aîné du couple Ramlogun, se souvient de la mort de son père comme-ci c’était hier. Il avait 14 ans à l’époque et accompagnait sa mère qui multipliait les démarches pour pouvoir visiter Rajesh en prison.

«La police l’a emmené jeudi. C’est le soir venu que nous avons su qu’il allait passer la nuit en cellule. Le lendemain, c’est toujours par hasard que nous avons appris qu’il devait comparaître en cour. Mais nous n’avons pu le voir. Aux Line Barracks, personne n’a été en mesure de nous dire où se trouvait mon père», raconte Nilesh. «Samedi matin, c’est le commissaire qui nous a informés que mon père avait été admis à l’hôpital car il avait fait enn criz lalkol. Kan nou inn al get li, li ti dan léral ek li ti éna mark blé partou», se souvient le jeune homme.

«Si ce ne sont pas les policiers qui l’ont battu, qui l’a fait ? Est-ce que quelqu’un d’autre est entré au poste de police pour le tabasser? C’est comme ça que fonctionne la justice mauricienne? Je fais appel au Premier ministre et au DPP», lance-t-il

Pour le jeune homme, les policiers responsables de ce qui est arrivé à son père lui «ont tout volé». «Ils m’ont volé mon adolescence, celui de mon frère et l’enfance de ma sœur qui n’était qu’un bébé à l’époque.»