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Sébastien Lam Thuon Mine, un dentiste qui croque la vie à belles dents

19 mars 2016, 13:22

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Sébastien Lam Thuon Mine, un dentiste qui croque la vie à belles dents

Jeudi matin. Il pleut des cordes. Les dents claquent. Direction Quatre-Bornes, pour une visite chez le dentiste. Les dents, est-ce une affaire en or? Alors que l’on célèbre la Journée mondiale de la santé bucco-dentaire, le dimanche 20 mars, voyons ce qu’il y a à se mettre sous la dent.

Le nouveau cabinet laisse bouche bée. Il a des allures de spa. Dehors, le bruit de l’eau de la fontaine. À l’intérieur, le «zwiii» caractéristique de la turbine qui refile une rage de dents. Dans la salle d’attente, des clients, visages crispés, qui serrent les dents, appréhendant la suite.

Derrière son masque de dentiste, ses appareils sophistiqués, un homme plutôt simple. À 50 ans, Sébastien Lam Thuon Mine – coquet comme une dent en céramique – a vu des milliers de caries. Une cavité en particulier, qui se terre dans les grottes de sa mémoire? En 25 années de «carie-ère», il en a vu des vertes et des pas mûres, des jaunies et des noircies. «Ce qui me chagrine, c’est de voir l’état de la bouche de certains jeunes, à qui il manque parfois plusieurs dents», lâche le dentiste entre les dents. Et de se souvenir d’un cas en particulier, où un patient portait un appareil dentaire.

Il l’enlevait pour la première fois après plusieurs années. En dessous, il y avait des «champignons, gro gro patat so, anfin, ounn konpran mwa la !» Mais ce ne sont pas ces scènes qui font grincer des dents, comme celles-là, qui l’empêcheront d’apprécier son dîner. «Au début, c’était un peu difficile, mais après, on s’y habitue», précise-t-il en dévoilant ses dents blanches.

Justement, en parlant de début, qu’est-ce qui a changé en un quart de siècle? Les tournevis, tenailles et marteaux ont-ils cédé la place à des outils moins effrayants? Oui, une radiographie, par exemple, se fait instantanément, une couronne est fabriquée en deux heures. Les choses ont aussi évolué au niveau des soins. Aujourd’hui, les gens, très conscients de leur apparence, accordent  beaucoup d’importance à leur sourire. Blanchiment, dentiers dernier cri, implants sont en vogue.

Cela veut donc dire que les affaires marchent bien ? «Plutôt oui», confie-t-il, sans mentir comme un arracheur de dents. «Mais il faut compter des frais journaliers d’environ Rs 4 000, salaires de mes employées compris.» Le Dr Lam souligne qu’il travaille six jours sur sept et qu’il reçoit une vingtaine de patients au quotidien.

Alors, pour entartrer le stress, desserrer les dents, il pratique de la natation. Pour ne pas prendre racine dans son cabinet, il s’occupe de ses plantes. La culture, les traditions familiales lui tiennent également à coeur. Il fait ainsi en sorte de passer un maximum de temps avec ses enfants, âgés de 16 et 14 ans, et essaie de croquer la vie à pleines dents. Et puis, ce qui flatte son palais, ce sont les bons petits plats japonais mitonnés par son épouse. «Manger, c’est un des un de mes plaisirs !» Justement, quand il a des problèmes de dents, à qui confie-t-il ses canines et ses molaires ? «À un collègue, voyons. Je ne peux pas m’occuper de mes dents moi-même.»

Petite pause avant de sortir les griffes. Sébastien Lam Thuon Mine tient à prodiguer un conseil plein de (dent de) sagesse. Car, selon lui, les mauvaises habitudes ont la dent dure. «Il ne faut pas attendre d’avoir mal pour aller chez le dentiste, il faut arrêter d’avoir peur.»

En voilà un qui a une dent contre la négligence buccodentaire et les idées reçues.