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Congé maladie de Lutchmeenaraidoo: que décidera le PM?
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Congé maladie de Lutchmeenaraidoo: que décidera le PM?
Une semaine de congé de plus pour Vishnu Lutchmeenaraidoo, alors qu’il vient tout juste de prendre ses fonctions en tant que ministre des Affaires étrangères. Il a annoncé sur Facebook que sa «3e rechute» s’est bien produite et qu’il a été hospitalisé, le dimanche 20 mars.
Samedi, il avait prévenu qu’il serait en congé maladie pour une semaine. Son attaché de presse Akilesh Roopun avait d’ailleurs confié que cette hospitalisation pour bronchite aiguë ne devrait pas prolonger son congé.
Quelle est l’implication de cette annonce pour le fonctionnement du pôle diplomatique de l’État? Il se pourrait qu’Étienne Sinatambou (l’ancien titulaire du portefeuille) soit appelé à assurer la suppléance. Le Pakistan Day a lieu le 23 mars, et il faudra décider si le ministre suppléant fera le déplacement pour y assister. Hormis cela, il semble qu’il n’y ait pas de dossier urgent à traiter aux Affaires étrangères.
Selon plusieurs sources au niveau du gouvernement, c’est au Premier ministre qu’il revient de décider s’il compte nommer un autre ministre pour assurer la suppléance en attendant le retour de Vishnu Lutchmeenaraidoo. Comme il aurait dû l’avoir fait lorsque ce dernier avait avisé de sa première convalescence alors qu’il était encore aux Finances. Or, ce n’est qu’après plusieurs semaines d’absence à son ministère que le Premier ministre est venu annoncer un réaménagement ministériel. Mais il concède que le ministre était absent depuis «un bon bout de temps».
D’ailleurs, au niveau des Finances, il nous revient que des consultations prévues entre certains promoteurs de projets d’envergure et le ministre des Finances d’alors avaient été retardées à cause de l’indisposition de ce dernier.
Eviter une partielle
Quelles autres options s’offrent à SAJ ? Dans le but de ne pas handicaper le ministère des Affaires étrangères, le Premier ministre pourrait demander au ministre Lutchmeenaraidoo s’il est, malgré tout, en mesure de se pencher sur les dossiers qui méritent son attention durant son congé maladie. Dans ce cas précis, c’est le secrétaire permanent du ministère qui prend les choses en main tout en restant en contact avec le ministre en convalescence.
Mais d’autres s’aventurent à dire que «si un ministre n’arrive pas à être au service de son ministère pendant tout ce temps, il se pourrait que le Premier ministre lui demande de step down». Une option qui ne sera, selon toutes probabilités, pas adoptée par le Premier ministre s’il veut éviter une élection partielle dans la circonscription n°7 (Piton-Rivière-du-Rempart).
Car cette maladie s’inscrit sur fond de malaise gouvernemental, avec des tensions entre Vishnu Lutchmeenaraidoo et Roshi Bhadain. S’y ajoute l’enquête préliminaire de la commission anticorruption sur le prêt en euros contracté par l’ex-ministre des Finances à la State Bank. D’ailleurs, dans le post de samedi où il annonce son congé maladie, Vishnu Lutchmeenaraidoo écrit entre autres: «En vue de rétablir la vérité et demander justice, la machine légale a déjà été mise en marche…»
En tout cas, des sources au niveau du ministère des Affaires étrangères avancent qu’elles ont appris dans la presse que le ministre allait prolonger sa convalescence et qu’elles en sauraient davantage lundi matin.
Comment fonctionne le système de congé pour un ministre ?
C’est simple, un ministre n’a pas de sick leaves, ni de local leaves. C’est ce qu’affirment plusieurs sources ayant déjà été ministre. Shakeel Mohamed, ancien ministre du Travail, explique que lorsqu’il était au gouvernement, il arrivait rarement qu’un ministre s’absente de son ministère aussi longtemps. Sauf une ou deux fois où des ministres avaient subi de lourdes interventions chirurgicales les empêchant de s’occuper de leur ministère pendant un bon moment.
«En principe, ce qui se fait en cas de besoin de congé de maladie, c’est que le ministre malade informe le Premier ministre de son état de santé ainsi que le secrétaire du cabinet. Il n’y a même pas lieu de produire un certificat médical. En principe, dans un gouvernement, on se fait confiance.» L’ancien ministre indique que dans un cas pareil, le Premier ministre demande à un autre ministre de s’occuper du ministère du collègue malade «pour ne pas pénaliser tout un ministère».
C’est également ce que déclare Armoogum Parsuramen, ministre de l’Éducation de 1983 à 1995. Il explique qu’il n’y a rien qui définit les congés des ministres, contrairement aux fonctionnaires. «Un ministre travaille tout le temps. Si vous êtes malade, vous ramenez des dossiers à la maison et si vous êtes vraiment dans l’incapacité de travailler, il vous faut informer le Premier ministre pour qu’un collègue s’occupe du ministère. Tout est approuvé par le Premier ministre.»
Armoogum Parsuramen souligne que c’est le Premier ministre qui approuve les missions et c’est la première personne à être informée en cas de maladie prolongée.
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