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Rohita Juggernauth, le sport au-delà de ses limites

28 mars 2016, 14:46

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Rohita Juggernauth, le sport au-delà de ses limites

De Maurice en passant par le Japon, elle a posé ses valises au Danemark. Rohita Juggernauth, consultante en informatique pour IBM, est parallèlement une mordue du sport. Pratiquante du triathlon, elle a remporté un concours d’ambassadeur pour Challenge Denmark. Rencontre.

Tout a commencé par ses débuts chez Maersk. Le seuil de l’entreprise qu’elle franchissait lui a finalement ouverte une fenêtre sur le monde. Rohita Juggernauth, Mauricienne originaire de Belle-Rose, est aujourd’hui bien installée dans sa vie au Danemark. Cette jeune femme de 31 ans y exerce le métier de consultante en informatique. Par ailleurs, c’est aussi une grande passionnée de sport. Elle entend bien transmettre sa flamme pour cette discipline.

Ainsi, le parcours de Rohita Juggernauth commence peu de temps après ses études à l’école Beau-Séjour et au collège Queen Elisabeth. Elle est alors employée par Maersk, une compagnie maritime, à Mer Rouge. «Je travaillais alors dans le département de logistique pour l’importation et l’exportation de colis par voie maritime et aérienne», souligne la jeune femme.  Par la suite, elle adhère au trainee programme de la Maersk International Shipping Education. Ce programme forme les jeunes pour effectuer la promotion de l’entreprise. Selon notre interlocutrice, la durée de la formation est de quatre ans. Les deux premières années se déroulent au pays d’origine. Au cours de cette période, un voyage au Danemark est organisé à intervalle de six mois. Pendant ce séjour, qui dure deux semaines, les adhérents au programme se rencontrent pour participer à une série de formations articulées sur des champs interdisciplinaires tels que le droit maritime, l’économie, la gestion de terminal, la logistique entre antres.

Et au bout des deux années de formation, des examens sont organisés. Si l’adhérent réussit ces évaluations, le programme se poursuit pour deux années additionnelles dans un autre pays. Ainsi, après avoir complété la première étape du programme, Rohita Juggernauth poursuit sa formation à Tokyo au Japon. «C’était quand même un peu un choc culturel. Je m’attendais à ce que la langue anglaise y soit un peu plus présente mais à ma surprise, tel ne fut pas le cas», indique-t-elle. D’après la jeune femme, en tant qu’immigrante, la principale barrière rencontrée est d’origine linguistique. Elle affirme qu’il s’agit là d’un élément moteur pour s’intégrer en société et avoir un sens d’indépendance.

De ce fait, elle s’inscrit à des cours intensifs en linguistique à raison de trois fois par semaine. Chaque séance durait deux heures. Selon la Mauricienne, après six mois, elle parvient à maîtriser la lecture, l’écriture et le parler. Du Japon, où elle vit pendant 13 mois, elle garde l’image d’un beau pays oscillant entre tradition et modernité.

Se familiariser au changement climatique

Après ce passage au Japon, elle met le cap sur le Danemark. L’adaptation y est un peu plus facile. En effet, souligne notre interlocutrice, la majorité des personnes parlaient l’anglais et le bureau était davantage ouvert à l’international. Cependant, elle doit se familiariser au changement climatique avec un hiver rude et le manque de soleil. «Le climat est un phénomène qui prend du temps d’adaptation», déclare-t-elle. Petit à petit, Rohita Juggernauth s’intègre dans son nouveau monde. Un monde qu’elle a fini par adopter depuis sept ans. Vivant à Copenhague, la Mauricienne s’est mariée à Thomas, un collègue danois rencontré à Maersk. Pendant 12 ans, la jeune femme a occupé plusieurs postes au sein de cette compagnie, soit dans les services de ventes et des opérations dans le domaine maritime et aérien. Puis, elle a exercé la fonction de gestionnaire de projets. Et pour se faire, elle a travaillé dans plusieurs pays étrangers comme la Chine, le Bangladesh, l’Inde, le Sénégal, le Brazil, les États-Unis entre autres.

Selon elle, le Danemark, désigné à maintes reprises comme étant le happiest country on earth, préconise l’équilibre entre la vie professionnelle et familiale : «L’accent est mis sur la vie de famille mais il y a aussi une flexibilité des horaires de travail, avec la possibilité de travailler chez soi». Néanmoins, prévient-elle, lorsqu’on est résident temporaire, on peut se heurter à des difficultés notamment à trouver du travail ou encore au niveau de l’imposition de la taxe prélevée sur le salaire. Le coût de la vie est également onéreux entre autres.

Après ses années de service chez Maersk, Rohita Juggernauth a changé de poste en 2015. Elle est désormais consultante en informatique pour la firme IBM. La jeune femme s’occupe de la vente des technologies et procède aussi à la mise sur pied des projets pour les clients. Son travail consiste également à interagir avec les clients au quotidien. «Cette connexion humaine me motive. Cela dit, en technologie, bien que je sois perfectionniste, il y a souvent des circonstances hors de mon contrôle. Donc il faut être flexible et s’adapter à la situation.»

Pousser ses limites

En sus de sa carrière, Rohita Juggernauth est une férue de sport. Depuis 2013, elle a fait son initiation au triathlon grâce à des amis et est devenue membre d’un club. Elle indique qu’il s’agit d’une discipline qui nécessite du temps. «Je me débrouille à la nage mais le vélo c’est mon talon d’Achille. On a un désavantage à Maurice car la culture du vélo n’est guère existante comparée à celle prévalant au Danemark où les Danois circulent tout le temps à bicyclette», confie-t-elle. Néanmoins la Mauricienne s’applique. Elle a d’ailleurs récemment pris part à une compétition sportive. Celle-ci lui a permis de devenir une des ambassadrices de la marque Challenge Denmark. Après ce concours, elle a lancé un blog consacré à ses entraînements. Son objectif, maintenant, est d’inspirer les familles et personnes pour lesquelles le sport n’est pas prioritaire. Selon elle, avec des efforts et un dur labeur, rien n’est impossible. Elle ajoute que l’effet du sport sur le corps n’est que plus bénéfique.

Désormais, Rohita Juggernauth projette de participer en juin 2016 à une course qualifiée de Demi-Homme de Fer, qui comprend un parcours de 1,9 kilomètre à la nage, 90 kilomètres à vélo et 21 kilomètres de course à pied. Puis en août, la sportive envisage d’entamer une course d’Homme de fer complète avec 3,8 kilomètres à la nage, 180 kilomètres de vélo et 42 kilomètres de course à pied. Cette discipline lui permet ainsi de s’intégrer à la société danoise et d’inspirer les autres, comme elle-même fut motivée par ses amis à pousser ses limites.