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Chute de la BAI: un an plus tard...

3 avril 2016, 22:00

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Chute de la BAI: un an plus tard...

Un an jour pour jour. Depuis que le gouvernement Lepep a procédé au démantèlement du groupe British American Investment (BAI), géré par l’homme d’affaires Dawood Rawat. La faute apparemment à Ponzi…

Durant cette année, remplie de remous, des employés ont perdu leur emploi, des gens ont perdu de l’argent, des filiales ont été vendues, d’autres n’existent plus. Mais le gouvernement et les différents administrateurs qui se sont succédé ont assuré avoir fait de leur mieux pour limiter les dégâts. En tout cas, une chose est sûre, l’affaire est loin d’être réglée.

Apollo Bramwell

L’hôpital a toujours du mal à s’en remettre après la chute brutale. Mais, en fin de semaine dernière, un développement de taille est survenu. Les deux parties concernées par la vente d’Apollo Bramwell, soit la National Insurance Company Health Care Ltd et la société britannique Omega Ark, sont tombées d’accord sur le montant du rachat, après de longs jours de négociations. Finalement, l’hôpital sera vendu à 60 millions de dollars, soit Rs 2,16 milliards. Selon nos informations, la National Insurance Company (NIC) demandera que le paiement se fasse avant la fin d’avril.

National Insurance Company

La NIC a approché la SICOM, Mauritius Telecom, le National Pension Fund (NPF) et SBM Holdings pour que ces derniers rachètent 45 % de ses actions. Un deal qui devrait permettre de lever Rs 2,5 milliards. Le but: pouvoir rembourser des clients du Super Cash Back Gold.

Britam

Le gouvernement compte dessus pour pouvoir honorer ses engagements envers les détenteurs du SCBG. Le ministre Bhadain a d’ailleurs affirmé à ce propos : «Pour les actions de Britam au Kenya, nous avons signé le protocole d’accord. Les actionnaires au Kenya ont proposé d’acheter les actions.»

Le ministre des Services financiers a également déclaré, au Parlement, qu’une partie de l’argent issue de cette transaction sera disponible à Maurice cette semaine et que l’autre sera reversée fin avril. Aux dernières nouvelles, Britam devait se vendre à Rs 4,3 milliards.

Super Cash Back Gold

Le gouvernement a pris l’engagement de rembourser le capital des clients du SCBG. Une année après la chute du groupe BAI, seuls 10 211 des 16 341 détenteurs de la police d’assurance ont récupéré l’intégralité dudit capital. Des chiffres divulgués par le ministre Bhadain mardi dernier au Parlement. Parmi les 6 130 personnes restantes, 168 ne se sont pas enregistrées pour un remboursement. Ce qui représente quelque Rs 150 millions. D’autre part, 55 sociétés ne répondent pas aux critères pour un remboursement, qui équivaudrait à Rs 261 millions dans leur cas. Alors que les dossiers de 536 détenteurs du SCGB sont actuellement entre les mains des officiers de la Financial Intelligence Unit pour être examinés. Il faudrait Rs 4,3 milliards pour les rembourser…

Par ailleurs, le gouvernement doit encore rembourser l’équivalent de Rs 5,5 milliards, en cinq tranches, et en forme de debentures (NdlR, obligations). Le ministre Bhadain a en outre fait comprendre que le gel du transfert des actifs de la Bramer Banking Corporation (mise sous liquidation) n’est pas dans l’intérêt des détenteurs du SCBG, puisque l’argent aurait servi à leur remboursement. Reste à trouver d’autres solutions pour leur rendre leur dû. Qui plus est, 737 détenteurs de la police d’assurance n’ont toujours pas obtenu le remboursement initial. Pour 430 d’entre eux, il existe un lien sur leur capital alors que 305 autres ont soumis des renseignements incomplets et que deux détenteurs font l’objet d’un Restraining Order de la cour.

Bramer Assets Management

Ceux qui y ont investi moins de Rs 500 000 ont été remboursés en juillet dernier. Mais les sommes injectées ont été sujettes à une déduction de 15 %. Les autres clients bénéficieront de l’émission de debentures tous les cinq ans. Malgré le fait que cette décision a été avalisée par le Conseil des ministres l’année dernière, certains investisseurs affirment ne pas avoir reçu leur première tranche. Du côté des autorités, l’on explique qu’il y a dû avoir un «souci» dans les documents qui ont été soumis. À septembre dernier, le ministre de la Bonne gouvernance avait affirmé que le NPF avait déjà remboursé Rs 240 millions et qu’il restait Rs 2,8 milliards à repayer sur cinq ans.

Courts

C’est Courts Mammouth qui a racheté Courts en octobre 2015. Le montant final : Rs 350 millions, dont Rs 250 millions en termes d’actifs. Pas moins de 188 personnes ont été licenciées; elles ont reçu une compensation en échange. D’un autre côté, Courts Asia a contesté cette vente en affirmant que c’est elle qui avait fait la meilleure offre. Elle réclame donc Rs 492 millions à l’administrateur spécial et à la Financial Services Commission…

Iframac

C’est en septembre qu’une solution finale a été trouvée pour les employés d’Iframac, société spécialisée dans la vente de voitures. Les employés avaient, pendant un certain temps, contemplé le rêve d’autogestion. Mais il s’est vite brisé, une autre solution a été proposée. Au final, 99 d’entre eux ont été mutés à Leal, 106 à IMC, sept à Axess. Ceux ayant refusé cette proposition ont alors touché une compensation.

BA Exchange (Western Union)

L’administrateur spécial a voulu enclencher les procédures pour revendre BA Exchange. Cette fois, c’est la Banque de Maurice qui a empêché cette transaction. C’est la firme sud-africaine Capital Sterling Investments Ltd qui a exprimé sont intérêt pour le rachat de cette entité du groupe BAI. Cette filiale était l’une des rares à engranger des profits.

Capital Sterling Ltd a proposé une offre de Rs 250 millions environ et elle a fait appel à la Banque centrale. Elle affirme qu’elle paiera «cash» alors que la deuxième firme qui s’intéresse à reprendre les activités de BA Exchange voulait prendre un crédit pour effectuer le paiement.

Global Capital

Il s’agit d’une société incorporée à Malte, au sein de laquelle le groupe BAI détient plus de 48 % d’actions et dont le conseil d’administration était géré par Dawood Rawat en 2006. La société possède un luxueux château en Italie. Des cadres de la BDO s’étaient rendus à Malte pour tenter de faire accélérer le processus en ce qui concerne la vente de ce château afin de récupérer l’argent. En octobre dernier, c’est Paolo Catalfamo, actuel président du conseil d’administration de Global Capital et directeur de la société EIP p.l.c, qui voulait le racheter. Mais la Financial Services Commission a annulé la transaction entre sa firme EIP p.l.c et Global Capital.