Journée chargée en perspective pour le ministre des Affaires étrangères Vishnu Lutchmeenaraidoo, le lundi 4 avril. Il est attendu au bureau de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) où il sera interrogé dans le cadre de l’emprunt de 1,1 million d’euros contracté auprès de la SBM. Si jamais il est inculpé ou s’il est établi qu’il y a matière à enquêter davantage, il devra se retirer comme ministre, précise un cadre du gouvernement.

Le ministre, dit-on, a déjà pris contact avec son homme de loi, Me Maxime Sauzier, pour l'accompagner au siège de la commission anticorruption, à Réduit. Toutefois, il est fort probable que son conseil légal soit pris en cour, ce lundi matin ; il demanderait donc que le rendez-vous soit reporté à lundi après-midi ou à une date ultérieure. «Il ne se rendra certainement pas seul à l’ICAC», insiste-t-on dans son entourage.

Le bureau du Premier ministre suivra toute cette affaire de près au cours de la journée. S’il y a un prima facie case établi contre le ministre, le chef du gouvernement sir Anerood Jugnauth prendra les mesures appropriées.

«Le Premier ministre a été clair. Si jamais il y a assez d’éléments pour qu’il y ait une enquête approfondie, le ministre devra step down comme cela  a été le cas pour Raj Dayal», ajoute un proche du gouvernement. Par conséquent, la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo n’estpas à écarter s’il est interrogé under warning au cours de la journée. Cela, d’autant plus que le jeudi 31 mars, sir Anerood Jugnauth a maintenu que le gouvernement ne pourrait plus compter sur l’ancien ministredes Finances pour le développement économique du pays.

Par ailleurs, Vishnu Lutchmeenaraidoo a prévu de se rendre à son bureau à la Newton Tower, le siège des Affaires étrangères, lundi matin, après un long congé maladie. Il a fait savoir au bureau du Premier ministre et à ses collaborateurs au ministère des Affaires étrangères, vendredi, qu’il écourterait son repos de deux jours. «Son congé maladie prend fin mercredi, mais il reprendra normalement le travail lundi matin pour pouvoir se rendre au Parlement mardi», déclare un de ses collaborateurs.