L’exercice de sélection a duré six mois. La bijouterie Ravior a été choisie dans la catégorie designer pour participer à la foire de la bijouterie JCK Las Vegas. Une première pour une entreprise locale.

Cet événement annuel est la plus grande foire internationale de la bijouterie au monde. Elle réunit chaque année 20 000 exposants et environ 40 000 visiteurs. Cette année, elle se tiendra du 3 au 6 juin, à Las Vegas.

Si les années précédentes Ravior y avait participé en tant qu’exposant, c’est bien la première fois qu’elle sera au stand des designers. «La sélection a été faite par le comité organisateur du JCK Las Vegas», explique Ravi Jetshan, directeur de Ravior et artisan-bijoutier. Pour lui, c’est un véritable honneur de représenter Maurice en tant que créateur de bijoux. «À travers cette participation, nous souhaitons exporter la marque vers les États-Unis.»

En attendant, Ravior s’attelle à mettre sur pied une nouvelle stratégie opérationnelle. Notamment un projet de franchise. «Après mûre réflexion, je suis arrivé à la conclusion que mon véritable métier est celui d’artisan-bijoutier. Nous préférons nous concentrer sur la création de bijoux au lieu d’investir dans l’ouverture de plusieurs magasins à travers le pays», indique Ravi Jetshan.

Commerce en ligne

La première franchise devrait ouvrir ses portes dans l’Ouest. «Si tout se passe comme prévu, la première franchise devrait ouvrir ses portes à la fin de l’année.» Selon Ravi Jetshan, cette approche vise également à démontrer que Maurice n’est pas seulement fabricant de bijoux, mais peut tout à fait imposer des marques, à l’instar de grands créateurs de bijoux étrangers. «Notre but est véritablement d’exporter notre marque, de promouvoir le savoir-faire mauricien en tant que designer et de démontrer que nous sommes bien plus que des fabricants», affirme Ravi Jetshan.

Autre aspect qu’explore Ravior : le commerce en ligne. Si cela fait plus de 15 ans que l’entreprise est présente sur la Toile, avec son partenaire Web Vincent Coll, elle s’étend aujourd’hui sur les réseaux sociaux. «Plus l’entreprise grandit, plus le corps de métier s’élargit. Aujourd’hui, nous travaillons également avec des mannequins, des graphic designers, des photographes. Et pour les réseaux sociaux, nous avons pris un community manager.»

Mis à part sa page Facebook et celles de ses collections, Ravior prépare son entrée sur Pinterest ou encore Instagram. L’objectif : que l’entreprise soit présente sur tous les réseaux sociaux d’ici un mois. «Notre but est de pouvoir offrir une vitrine de nos créations à tous ceux qui ont un accès Internet», avance Ravi Jetshan. L’entreprise reçoit, en outre, des commandes de clients allemands, britanniques, français, américains et réunionnais.

Ravior, entreprise familiale fondée il y a 34 ans par le père de Ravi Jetshan, compte déjà trois magasins, notamment à Ruisseau Créole, à Quatre-Bornes où se trouve également son atelier, ainsi qu’un stand au Mauritius Duty Free Paradise. Il s’agit d’une entreprise 100 % mauricienne, fait ressortir le directeur de Ravior. «Que ce soit dans nos ateliers ou dans l’administration», ajoute-t-il. Ce qui n’en demeure pas moins un véritable défi, lâche-t-il. Car trouver de la main-d’œuvre qualifiée au niveau local pour l’atelier devient de plus en plus difficile.

«Nous avons formé beaucoup d’artisans dans nos ateliers car nous croyons dans le savoir-faire local», dit l’artisan-bijoutier. Parlant des mesures qui peuvent être prises pour protéger le savoir-faire local, notre interlocuteur est d’avis qu’un cadre légal renforcé pour protéger la propriété intellectuelle des designers devrait être une priorité.