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Nord: les planteurs dans l’attente d’un soutien des autorités

6 avril 2016, 20:33

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Nord: les planteurs dans l’attente d’un soutien des autorités

 

Depuis février, le prix des légumes a pris l’ascenseur. Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association (SPA), souligne qu’à cette époque de l’année, la majorité des légumes proviennent du Nord et de l’Est. Il précise que la situation des planteurs est très «précaire».

«Normalement, après chaque grosse pluie, nous faisons un constat auprès des 50 branches de la SPA, y compris celle de Rodrigues. Cette fois, nous avons noté que 50% des légumes ont été affectés et il est très difficile de remonter la pente», explique-t-il. Durant cette période, les planteurs récoltent généralement jusqu’à 350 tonnes de légumes. Après février, ils n’en ont récolté que 225 tonnes. Si certains planteurs se sont armés de courage et ont repris leurs activités, d’autres ont tout abandonné.

À Arsenal, Sachidanand Bholah, planteur depuis plus de vingt ans, cultive des légumes fins sur un arpent de terre. Après les grosses pluies de février, il a fait un déficit de plus de Rs 50 000. «Bann légim finn afekté pli vit», déplore-t-il. Cependant, il n’a pas baissé les bras. «Ar samem mo fami viv», confie-t-il. Quelques jours après les grosses pluies, il était à nouveau dans son champ pour faire un constat des dégâts et replanter. Sachidanand Bholah emploie quatre personnes pour l’épauler dans les tâches manuelles. «Bizin travay later ar lamin mem. Met la grin, fimié ek netway partou.»

Sachidanand Bholah est conscient que les prix grimpent. Par exemple, celui des laitues qui sont vendues à Rs 10, mais en guise d’explication, il avance que «pa kapav fer narnien. Nou mem nou pé soufer parski nou pé travay doub. Pé bizin répay dimounn ek rékoumans tou».

Seewduth Beechook, 70 ans, a préféré baisser les bras. «Nou inn plat», dit-il. Il cultivait des pommes d’amour sur une superficie de trois arpents loués à bail. Il a tout perdu. Il se dit découragé car «péna sékirité avek klima. Enn kout kapav régaign gro lapli ek nou fini ankor plis», dit-il. Ce planteur avoue qu’il n’a plus les moyens d’investir dans les semences. «Avek sa lapli kinn tombé la, later inn fini lavé net. Bizin met gro larzan pou rétravay li ek sey fer plantasion répran», explique-t-il. De par sa longue expérience, il déplore l’attitude des autorités envers les petits planteurs. «Gouvernman pa pé ed nou ditou. Nou kouma dir inn abandoné é pourtan, nou kontribié boukou dan pay», ajoute-t-il, dépité.

Se faisant le porte-parole des planteurs, Kreepalloo Sunghoon estime que ceux dont les plantations ont été dévastées par les grosses pluies devraient obtenir une aide de l’État. «Ces planteurs ont besoin d’un soutien financier pour relancer leur travail. Ils s’attendent à ce que le gouvernement leur accorde des emprunts à taux d’intérêt très bas. Plusieurs d’entre eux ont également besoin d’une formation et d’un encadrement. Par ailleurs, il faut noter que durant cette période, il y a aussi eu une prolifération de moustiques et l’apparition de maladies affectant les plantes», dit-il.

Interrogé, un cadre du ministère de l’Agro-industrie a déclaré qu’après les inondations, les planteurs ont reçu des semences pour redémarrer leurs activités. «Il n’est pas possible de faire davantage», a-t-il précisé.