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Glissements de terrain : une grève de la faim envisagée

7 avril 2016, 07:59

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Glissements de terrain : une grève de la faim envisagée

Cela fait plusieurs années que 11 familles de Quatre-Sœurs luttent pour trouver une solution à leur problème. Leurs maisons, pour la plupart très abî- mées par des glissements de terrain, sont devenues un danger pour elles-mêmes. Lasses, ces familles veulent bouger à tout prix et demandent qu’on traite leur demande de relocation au cas par cas. Ou sinon, elles ont affirmé qu’elles entameront une grève de la faim

Lors de notre visite, nous avons rencontré Dhananjaye Jhoomah. C’est un homme visiblement fatigué et sous pression qui nous accueille pour la énième fois dans sa maison. Celleci a le toit affaissé, avec des bouts de métal qui sortent du béton, les murs fissurés et le sol inégal y sont autant de traces du mouvement perpétuel du terrain. Il dit y vivre avec la peur au ventre en permanence : celle de voir son toit s’écrouler sur lui ou sur un membre de sa famille.

Cette peur est double pour cet habitant de Quatre-Sœurs. Car il ne peut officiellement vivre dans cette maison. En effet, en décembre de l’année dernière, il avait reçu une lettre du conseil de district de Grand-Port lui intimant l’ordre d’évacuer sa maison, celle-ci ayant été jugée comme consistant un danger pour ses habitants.

«Cependant, trois mois se sont écoulés et toutes les ins- tances vers lesquelles je me suis tourné n’ont pu me donner une réponse. Entre-temps notre espace de vie ne cesse de se réduire. Nous ne vivons que dans une partie de la cui- sine où ça ne coule pas et où le béton ne tombe pas trop», raconte notre interlocuteur. Un peu plus loin, c’est la famille Jhurry qui nous confie sa crainte et de- mande des actions rapides. Premantee Jhurry fait valoir que son mari et ellemême ont atteint un âge avancé. «Combien de temps allons-nous pouvoir conti- nuer à évacuer notre maison lorsqu’il pleut ? Nous n’en avons plus le courage ! Si on doit nous bouger, qu’on le fasse vite. Sinon, nous mourrons dans cette maison», dit la vieille dame.

DÉLOCALISATION À CAMP-ITHIER

Comme elle, d’autres habitants se demandent si c’est seulement lorsqu’il y aura mort d’homme que les autorités réagiront. «Quand quelqu’un mourra ici, qui en assumera la responsabilité ? Nous voulons une réponse d’ici la fin de ce mois car nous avons tous nos papiers en règle. Sinon, nous allons entamer une grève de la faim. Que ceux qui veulent rester puissent le faire, tout comme ceux qui veulent bouger», préviennent-ils.

Le ministère du Logement et des terres dit d’ores et déjà qu’il ne pourra ac- céder à cette demande. «Depuis le 27 mars 2014, les 11 familles ont chacune re- çu des lots de 11 perches à Camp-Ithier. La construction des unités de logement se fera par appel d’offres. Conformément aux dispositions de la loi, un appel d’offres ne peut être lancé sur une base de cas par cas mais devrait être lancé pour l’ensemble du projet», précise une source au sein de ce ministère. Elle explique qu’une lettre du ministère des Infrastructures publiques avait demandé à cinq des bé- néficiaires de venir signer les contrats pour leurs unités de logement et de recueillir les plans en conséquence. Ces bénéficiaires avaient jusqu’au 4 janvier 2016 pour le faire. Cependant, aucun d’entre eux n’est venu.

Devant tous ces délais pour les procédures, les autorités se disent dans l’incapacité de se prononcer sur une date définitive pour la délocalisation de ces familles.