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Dayal: «Il y a peut-être eu un coup de fil entre deux personnes qui ont des liens de parenté…»

10 avril 2016, 12:08

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Dayal: «Il y a peut-être eu un coup de fil entre deux personnes qui ont des liens de parenté…»

 

Cet entretien n’a pas été réalisé de vive voix. L’ancien ministre de l’Environnement, Raj Dayal, n’a pas souhaité nous recevoir, étant «pris ailleurs». Il a tout de même accepté  de répondre à nos questions par mail. Ce qui ne l’a pas empêché de balancer des accusations et des allégations…

Vous avez été éclaboussé par l’affaire des «bal kouler». Avez-vous repris des couleurs depuis?

Je suis serein car je crois en la justice divine. Mais j’attends que l’enquête de l’ICAC se fasse  rapidement et dans la transparence. Quant à moi, je n’ai rien à me reprocher. Et je m’estime heureux de pouvoir compter sur  le soutien de la famille et de mes mandants. En attendant de traverser cette épreuve, je demeure disponible pour eux et je reste à la disposition totale de tous les Mauriciens, dans l’intérêt du pays. Je suis un homme public ayant été élu en tête de liste au nº 9 (Flacq–Bon-Accueil) lors des dernières élections. J’ai reçu la bénédiction du peuple pour être le représentant de la circonscription au Parlement, mais aussi la confiance du Premier ministre pour m’occuper du ministère de l’Environnement. J’ai investi toutes mes compétences et toutes mes forces dans mon travail et cela, dans l’unique but d’être au service de la nation.

Vous attendiez-vous à être arrêté ?

Certainement pas ! Surtout pas par rapport à des allégations gratuites émanant d’une personne fichée par Interpol pour des délits d’escroquerie, d’abus de biens sociaux et de violence ayant entraîné une incapacité de travail s’agissant d’un individu en France. Sans compter le fait qu’une déposition a été faite contre la même personne à la Child Protection Unit, à Bell-Village.

Cette situation me rappelle celle que j’ai vécue, à l’époque où Paul Bérenger était Premier ministre. Il réclamait mon arrestation suite aux allégations faites par Antoine Chetty. Ce dernier avait avoué à la police sa participation à plusieurs crimes, dont le trafic de drogue. J’avais été arrêté et blanchi par la justice. Aujourd’hui, dans les rangs de l’opposition, le même Bérenger a de nouveau réclamé mon arrestation après avoir pris connaissance des accusations  d’un autre criminel, fiché par Interpol, je le répète. Comme ce fut le cas avant, j’ai été arrêté. Attendons voir le cours que prennent les événements…

«Fiché par l’Interpol», dites-vous ? Auriez-vous plus d’informations à ce propos ?

J’ai lu un article paru dans un quotidien, qui fait mention de ces faits. Je suis un ancien commissaire de police et les moindres petits détails au sujet des malfrats m’interpellent.

Revenons-en à votre arrestation. Les enquêteurs de l’ICAC vous ont laissé repartir avant de vous demander de revenir… Comment expliquez-vous ce va-et-vient forcé ?

Après mon interrogatoire, mercredi, les enquêteurs de l’ICAC m’ont autorisé à partir. Je suis donc rentré à la maison. On m’a ensuite averti que je devais retourner dans les locaux de la commission anticorruption. Et la suite, on la connaît tous. Le plus important, pour moi, c’est de savoir ce qui s’est passé entre mon départ et la décision de me convoquer de nouveau et de retenir une charge provisoire contre moi. Je me demande s’il n’y a pas eu un coup de fil entre deux personnes qui ont des liens de parenté et qui partagent des passions obscures et machiavéliques… Je laisse au peuple, intelligent et averti, le soin de tirer sa propre conclusion. Pour ma part, je ferai une déclaration en bonne et due forme, en temps et lieu, à partir de certains renseignements que je considère troublants. Je ne compte certainement pas rester tranquille.

Remettez-vous en cause les procédures concernant les arrestations ?

Si je devais répondre à cette question, il y aurait des romans à écrire ! Toutefois, d’un point de vue de bonne gouvernance, par rapport à des allégations, la chose la plus élémentaire est d’enquêter sur la personne qui émet des allégations d’abord. C’était une pratique qui existait au temps où j’étais commissaire de police. Je suis un professionnel et je connais mon métier. Mais il semblerait que les choses ont changé avec la nouvelle génération. On se lève un matin, on se dit enquêteur, le lendemain défenseur-orateur et peut-être «danser gamat» le surlendemain !

À mon avis, quand il s’agit d’enquête, on devrait être plus sérieux et songer à avoir «the right man in the right place» à la tête de l’institution, une formation continue pour les enquêteurs et s’assurer que les procédures sont justes et au-dessus de tout soupçon.

Vous insinuez donc que les méthodes de l’CAC ne sont pas les bonnes…

Je suis d’avis que toute institution devrait être indépendante dans la pratique comme dans la perception.

Dans une de vos déclarations, vous faites référence à la «mafia». De quelle «mafia» parlez-vous?

La mafia a infiltré les institutions. Des documents confidentiels sont rendus public, tout comme un enregistrement, qui est censé être en possession de l’ICAC. Il y a des fuites au niveau des discussions qui ont lieu au sein du cabinet ministériel, au détriment de l’Official Secrets Act. Je vous communiquerai des détails au sujet de cette mafia dans un avenir proche.

«I’ll be back», dites-vous. Vous y croyez vraiment ?

Je le répète : je suis totalement confiant.