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Naweed Doomunkhan, le compte est bon

11 avril 2016, 13:06

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Naweed Doomunkhan, le compte est bon

Issu d’un milieu modeste, Naweed Doomunkhan, originaire de Rose-Hill, a toujours pris pour modèle Farouk, son papa. Ce dernier, handicapé, a connu des temps durs à «lepok margoz», se souvient le jeune homme. De ce fait, ce père a été une source d’inspiration pour son fils. Et cela lui a ouvert la porte vers une belle carrière dans la comptabilité. Enfant, Naweed Doomunkhan étudie à l’école primaire Notre Dame des Victoires puis au collège Royal de Curepipe. Sacré lauréat en 1997 dans la catégorie Économie, il embarque alors pour le Royaume-Uni pour des études supérieures.

«J’étais initialement partagé. J’aspirais d’un côté à une carrière en comptabilité. C’était le rêve de mon papa : il n’avait jamais eu l’opportunité d’y parvenir complètement. Puis sous un autre aspect, il y avait l’informatique, qui était alors la nouveauté de l’époque», raconte-t-il. Aussi, le Mauricien, âgé de 37 ans, choisit une formation combinant ses deux champs d’intérêt, soit un BA en comptabilité et en Business Information Systems à l’Université de Manchester. Devant se débrouiller seul sur le campus, il est, toutefois, soutenu par la famille de son papa pour son adaptation. Selon lui, le fait d’être un étudiant étranger dans un autre pays a largement contribué au développement personnel et à sa prise de décision. Cela lui a également permis de créer des nouvelles relations.

Nommé Overseas Students Secretary et Student Senator de la faculté des Economics and Social Studies, il complète son programme en l’an 2000. Il est alors déterminé à devenir expert-comptable. Mais la tâche s’avère ardue, précise-t-il. Certes, selon notre interlocuteur, il fallait trouver une firme de comptabilité qui pouvait le parrainer pendant trois années d’études et de travail.

Opportunité à Gibraltar

De par son statut d’étudiant étranger, Naweed Doomunkhan nécessite l’obtention d’un permis de travail. Effectuant les démarches, il affirme avoir eu à faire plus d’une centaine de demandes auprès des firmes de comptabilité et à passer plusieurs entrevues. Il finit par décrocher un contrat au sein d’une petite entreprise de la localité. S’en suivent trois ans d’études marqués par les examens et l’emploi. En 2004, il obtient le statut d’expert-comptable et travaille ensuite comme auditeur dans les secteurs de l’informatique, l’industrie et l’hospitalité à Manchester.

Puis, en 2005, une opportunité se présente à Gibraltar. Il rejoint la compagnie Pricewaterhouse Coopers (PwC) pour se parfaire dans l’audit en assurance. Marié entre-temps à Nazreen, le Mauricien franchit cette nouvelle étape. Le couple commence à s’adapter à leur nouveau pays. Deux ans plus tard, arrive leur premier enfant. Il s’agit d’une petite fille âgée, maintenant, de 3 ans. L’aventure à Gibraltar dure trois ans. De ce pays, Naweed Doomunkhan retient notamment une belle expérience professionnelle.

En 2008, la famille décide de repartir au Royaume-Uni. Du fait que le jeune possède une expertise dans les services financiers, il se dirige alors vers Londres. Il commence à travailler pour la firme Grant Thornton. «Cependant, nous sommes arrivés en pleine récession. De plus, le premier jour de mon nouveau travail, mon papa est décédé à Maurice», se remémore-t-il.

Une orientation vers les assurances

Malgré cette lourde perte, le Mauricien persévère et poursuit sur sa lancée. Il travaille avec une diversité de clients rattachés aux banques, compagnies d’assurance et firmes d’investissement. Entre-temps, la situation économique s’améliore dans la ville londonienne. Après cinq années de service, il fait une orientation vers les assurances. Il poursuit ainsi son parcours au sein de la compagnie Moore Stephens. Ensuite, il rejoint la firme KPMG. Et après dix ans consacrés à l’audit, Naweed Doomunkhan occupe maintenant une fonction plus technique : «Mon rôle combine désormais le soutien technique et la formation. Au Royaume-Uni et en Europe, le cadre de réglementation des compagnies d’assurance va connaître des changements significatifs avec l’arrivée de la réforme Solvabilité II. Ces temps-ci, je prépare les équipes et les clients à cette transition».

Également papa d’un petit garçon né en 2013, Naweed Doomunkhan est un mordu du ballon rond. Il joue régulièrement dans un club composé d’expatriés mauriciens vivant dans l’est de Londres. Il a maintenant pour objectif de rédiger un livre en hommage à son papa.