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Commission d’enquête : le cannabis principale drogue à Rodrigues
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Commission d’enquête : le cannabis principale drogue à Rodrigues
Une délégation de huit personnes de la commission d’enquête sur la drogue, dirigée par l’ex juge Paul Lam Sham Leen, est à Rodrigues depuis le 10 avril. Les membres entendent les responsables des différentes institutions locales sur cinq jours. Les auditions ont démarré lundi 11 avril au matin en cour de Port-Mathurin.
C’est la première fois qu’un tel exercice est effectué à Rodrigues. Apres la première journée, il est ressorti que la drogue dure n’est pas très présente dans l’île. C’est plutôt le cannabis qui bat les records. Cet exercice a mis en lumière les failles existantes dans la manière dont les choses sont faites à Rodrigues.
Différents protagonistes ont été questionnés. Le premier à être entendu a été l’officier en charge de la prison de Pointe-la-Gueule, qui a souligné que la drogue ne circule pas à l’intérieur de la prison. Tout en rajoutant qu’il aurait souhaité que les détenus qui purge une peine pour les délits de drogue (cannabis) ne soient pas incarcérés avec les autres détenus. Ce à quoi le juge a rétorqué qu’en tant que responsable, il lui revient d’organiser cela.
«J’ai aussi fait une requête auprès l’Assemblée régionale pour que des caméras soient installés à la prison pour une meilleure surveillance mais cela n’a pas encore été fait jusqu’ici», a dit l’officier. Il a également déclaré que, vu la structure de cet établissement, il est pratiquement impossible pour une personne de faire entrer la drogue à la prison en l’envoyant par-dessus le mur.
Quant aux douanes, il apparaitrait que les membres de la commission ne soient pas très satisfaits de la manière dont les choses se déroulent à Rodrigues. Ils ont trouvé bizarre que ce service n’ait effectué aucune saisie, ni à l’aéroport ni dans le port. «Je suis personnellement au courant d’au moins deux cas où des Mauriciens envoient de la drogue à Rodrigues. Comment le font-ils et comment cela se fait-il que vous n’ayez jamais effectué de saisie ?», s’est interrogé Samioullah Lauthan. Avant de souligner que la drogue dure circule bel et bien dans l’île, même si la situation n’est pas alarmante.
Les douanes sous-équipées
L’audition de lundi a aussi mis en lumière le fait que le service des douanes, dont le responsable a été entendu, n’est pas suffisamment équipé. Il est en manque d’effectif, ne dispose que d’un seul scanner qui se trouve à l’aéroport et n’a pas de chien renifleur. Paul Lam Sham Leen trouve effarant que tous les colis postaux acheminés vers Rodrigues, qu’ils proviennent de toutes les parties du monde ou de Maurice, soient scannés à Maurice et pas à Rodrigues. «Dans certains cas, les colis sont ouverts et vérifiés en présence d’un officier des douanes et du destinataire», explique le responsable. Nous avons également compris qu’il existe une rivalité entre l’ADSU et ce service.
L’officier en charge des services postaux a, à son tour, été entendu. Il a expliqué les procédés concernant le maniement des colis. «Tous les colis qui atterrissent à Rodrigues passent par Maurice et les vérifications nécessaires sont faites là-bas. Ici nous n’avons pas les moyens techniques de vérifier si un colis contient de la drogue ou pas et les colis suspects ne sont pas acheminés vers Rodrigues.»
Il existe donc des lacunes dans le système de contrôle de l’entrée des drogues dans l’île. Les membres de la commission ont également voulu savoir s’il existe la possibilité que des bateaux de pêche récupèrent des colis qui auraient été jetés en haute mer et qui éventuellement contiendraient de la drogue. Question à laquelle personne n’a été en mesure de répondre clairement. Ceux qui été entendus ont tous été invités à «think seriously about the matter» et à présenter des propositions à la commission afin d’améliorer le système.
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