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Gooljaury sur ses fausses déclarations: «Pas de choix»
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Gooljaury sur ses fausses déclarations: «Pas de choix»
Il aurait agi par amitié pour l’ancien Premier ministre. C’est ce qu’a laissé entendre Rakesh Gooljaury pour expliquer ses fausses déclarations dans l’affaire Roches-Noires. L’homme d’affaires, qui a plaidé coupable, a comparu devant la cour intermédiaire le mercredi 13 avril. Il risque deux ou trois ans d’emprisonnement sous l’accusation formelle d’effecting public mischief, en vertu du code pénal, ou d’une amende n’excédant pas Rs 100 000.
Interrogé par son avocat, Me Jacques Panglose, Rakesh Gooljaury a indiqué que dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, il avait été contacté par Nandanee Soornack. Ce, après avoir quitté, quelques heures plus tôt, la fête organisée dans le campement de Navin Ramgoolam.
Nandanee Soornack, a-t-il raconté, lui demandait de revenir au bungalow au plus vite. Sur place, il a alors découvert Navin Ramgoolam, la chemise déboutonnée, laissant apparaître une blessure. «Li ti pé paret sifoné ek koumadir linn gagn enn sok. Linn rakonté ki enn voler finn atak li ek Nandanee Soornack», a poursuivi l’homme d’affaires.
Lorsque sont arrivés les Deputy Commissioners of Police Rampersad Sooroojebally et Dev Jokhoo, c’est lui qui a donné une déposition. En effet, sous l’insistance de Navin Ramgoolam et de ces derniers, Rakesh Gooljaury s’est fait passer pour la victime.
«Je n’avais pas le choix et j’ai dû accepter. C’était parce que Navin Ramgoolam était mon ami et je me trouvais en face d’hommes puissants»,a soutenu le patron de Fashion Style. Lors de sa première déposition, faite le 3 juillet 2011 à la police, il avait affirmé s’être fait attaquer par un voleur et qu’il avait dû fournir Rs 20 000 pour que celui-ci s’en aille.
«Cette première déposition était fausse car ce sont Nandanee Soornack et Navin Ramgoolam, que je connais depuis 12 ans, qui étaient victimes de ce vol. Je suis revenu sur ma version des faits car cela m’a rongé pendant quatre ans»,a confié l’accusé. Il explique avoir donné quatre dépositions par la suite, de 2015 à 2016, où il aurait dit toute la vérité. Avant de présenter ses excuses à la cour et de garantir «que cela ne se reproduira pas à l’avenir».
D’autre part, Rakesh Gooljaury a fait mention d’un chèque de Rs 100 000 que Navin Ramgoolam lui aurait demandé de débiter d’un de ses comptes en banque. Celui-ci devait ensuite être «backdated» pour faire croire que c’était pour payer la location du campement. «Mo pa finn lwé kanpman Roches-Noires a okenn moman», a fait ressortir Rakesh Gooljaury.
Il n’empêche, malgré les fausses dépositions, qu’un vol a bel et bien eu lieu au campement de Ramgoolam. C’est ce qu’a affirmé le chef inspecteur Nutchetram du Central Criminal Investigation Department, qui était contre-interrogé par Me Panglose. D’ailleurs, lors de son témoignage, le PS Bhujun, affecté à la Criminal Investigation Division de Grand-Baie, a affirmé qu’un tournevis a été retrouvé. Outil qui aurait servi à agresser «Rakesh Gooljaury», comme il l’a lui-même mentionné, la nuit de l’incident.
Du reste, l’avocate du parquet Mohana Naidoo a réclamé à la cour d’infliger à l’accusé un«short sharp shock» car il a commis une offense de «nature sérieuse». Les avocats de Rakesh Gooljaury, Mes Teeluckdharry, Panglose et Mooroongapillay plaident, eux, pour une amende minime. L’accusé détient un casier judiciaire vierge et a coopéré avec la police, ont-ils souligné. La sentence sera prononcée le 18 avril par la magistrate Renuka Dabee.
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