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Rodrigues manque de données en matière de drogue
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Rodrigues manque de données en matière de drogue
Lors de la deuxième séance de la commission d’enquête sur la drogue, le mardi 12 avril, d’autres failles dans le fonctionnement de diverses institutions ont été mises en lumière. La chef de départements (DH) de la commission de la santé, le responsable de l’agriculture, l’officier en charge de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU), celui du service des gardes pêche ainsi que le chef de département, un responsable de la commission de l’éducation et un autre de la Rodrigues Educational Development Company (REDCO), ont déposé devant la commission.
Lors de son audition, la DH de la commission de la santé a été interrogée sur les statistiques de prévalence de la drogue à Rodrigues, sur la réhabilitation et sur la prévention. Les membres de la délégation ont voulu savoir quelles sont les raisons qui poussent les jeunes de l’île à se tourner vers la consommation de drogue. Ce à quoi elle a répondu qu’au niveau de l’hôpital, il y a très peu de traces concernant les patients qui viennent à cause de problèmes de drogue. «La drogue la plus utilisée est le cannabis. Hard drugs have not been reported to the hospital as such.»
Aucun patient sous méthadone
Avant de rajouter qu’à Rodrigues il n’y a aucun patient sous traitement de méthadone. Elle a également élaboré sur les stratégies mises en place pour la prévention de la consommation de drogue, en attaquant le problème avant qu’il ne s’aggrave. La DH a aussi expliqué que sa commission n’a, valeur du jour, aucun contrôle sur les deux pharmacies privées qui existent dans l’île.
La DH a ajouté que les autorités n’ont aucun «official records» sur les cas hypothétiques de drogues synthétiques au sein des établissements scolaires. Ce qui a fait dire à Samioullah Lauthan que les responsables locaux doivent développer une culture de collecte de données («data collection»), car les jeunes subissent beaucoup d’influence de part et d’autre.
Paul Lam Sham Leen a rajouté qu’en tant que chef de département, la DH devrait au moins avoir une idée sur la tendance en matière de consommation de drogue. «There must be records and the records must be analysed and not filed up in a drawer. It is important to have figures.»
A son tour, le chef de département à la commission de l’agriculture en a pris pour son grade. La délégation n’a pas été satisfaite d’entendre que la commission de l’agriculture n’a jamais découvert de plants de cannabis dans les plantations. «En tant que chef de ce secteur, vous devez voir comment gérer le problème car le cannabis est cultivé dans des terres fertiles qui appartiennent à l’Etat. Votre commission doit travailler en étroite collaboration avec celle de l’environnement car la topographie montagneuse de Rodrigues se prête à la culture du cannabis», a fait ressortir Samioullah Lauthan. Tout en précisant que les cultivateurs de cette drogue sont «bien au courant» des dernières technologies agricoles pour cultiver cette plante. «Tous les différents départements doivent travailler ensemble pour le bien de nos enfants. There’s a mindset which has to change. Le problème de drogue doit être le problème de tout le monde. You have to watch out the statistics and take action because even if uprooting is done regularly, cannabis is still circulating in the island. And if we don’t watch out, cannabis will be the main pillar of the economy instead of agriculture.»
Pas de rapport sur la drogue synthétique
La partie la plus intéressante aura été sans contexte l’audition de l’officier responsable de l’ADSU. Cette unité travaille essentiellement sur la base d’informations obtenues. Avec un effectif de 14 personnes dont dix policiers, trois policières et un sergent, elle fait de son mieux pour fonctionner au maximum. Les membres opèrent à l’aéroport, dans le port, sur le terrain et dans leur bureau. Leur travail consiste à faire des «search operations», «spotting and watch over suspected persons and premises».
Le responsable a également brossé un tableau sur la situation à Rodrigues. «Avant, la culture de cannabis se faisait principalement dans les forêts, mais aujourd’hui cela se passe même dans les bâtiments publics et à l’intérieur des maisons abandonnées. Depuis 2015, il y a eu plusieurs cas suspects de drogues synthétiques, mais il revient au Forensic Science Laboratory de déterminer si c’est le cas ou pas. Jusqu’ici, nous n’avons encore eu aucun rapport pour certifier si c’est réellement de la drogue synthétique ou pas, malgré nos multiples requêtes.»
Tout comme les autres intervenants, le responsable de l’ADSU a fait ressortir que le manque de moyens et d’équipements se fait trop souvent sentir. Il a ensuite déposé en privé devant les membres de la commission, car certaines informations devaient rester confidentielles.
Tous ceux qui ont déposé jusqu’ici ont été unanimes à dire que le cannabis est la drogue la plus consommée à Rodrigues.
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