Rakesh Gooljaury est enfin fixé sur son sort. Il a écopé de trois mois de prison en cour intermédiaire ce lundi 18 avril dans le cadre de l'affaire Roches-Noires. Une charge  d’«effecting public mischief» avait été retenue contre lui.

La magistrate Renuka Dabee a cependant suspendu la sentence. Cela, en attendant que le Probation Officer statue si l'homme d'affaires est apte à effectuer des travaux communautaires. L' affaire sera ainsi appelée le 4 mai prochain.

A la lecture de la sentence, Rakesh Goolaury n'a pas bronché. A sa sortie du tribunal, il n'a pas non plus voulu donner de déclaration.

Rakesh Gooljaury aux côtés de sa femme, Farhana, en cour intermédiaire ce lundi 18 avril.

Témoin à charge

L’homme d’affaires pourrait en outre être témoin à charge de la poursuite contre Ramgoolam. Il a soutenu que c’est l'ex-Premier ministre qui lui a demandé de faire une déposition à la police et de dire qu’il était dans le campement au moment du vol. Est-ce que ce témoignage a des conséquences pour Navin Ramgoolam ?

Un avocat qui répond sous couvert de l’anonymat explique qu’en droit, «evidence in a case is not evidence in another case». «À ce stade, aucune implication pour Navin Ramgoolam… Sauf si, après le jugement, Rakesh Gooljaury devient le témoin à charge de la poursuite contre Navin Ramgoolam. Dans ce cas-là, il devra faire face à Navin Ramgoolam et confronter les hommes de loi de ce dernier».

Quelles pourraient alors être les options de Navin Ramgoolam ? À cette question, l’homme de loi avance qu’il pourrait, tout simplement, dire qu’il a, effectivement, demandé à son ami d’alors d’intervenir. Parce qu’à l’époque, il ne pouvait, en tant que Premier ministre, faire une déposition à la police à la suite de ces événements compromettants pour sa carrière politique et pour le gouvernement.

Une autre option : «Les avocats pourraient mettre en doute la crédibilité de Rakesh Gooljaury en faisant ressortir son rôle aux côtés de certains ministres dans l’affaire Dufry, par exemple», soutient notre source.