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L’affaire du barachois: le cadet des soucis des habitants
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L’affaire du barachois: le cadet des soucis des habitants
Même si autrefois, le barachois, qui s’étend sur 100 hectares, était un lieu in- contournable pour de nombreux habitants de Poudre d’Or, désormais il passe inaperçu. «Aujourd’hui, c’est de notre faute si nous avons perdu ce barachois. Nous l’avons mal géré. S’il fallait se battre pour le conserver, il aurait fallu en discuter bien avant», déclare haut et fort Radha Nunkoo, ancien président du village et travailleur social, âgé de 70 ans.
Il est presque midi et nous sommes au débarcadère de Poudre d’Or. Francis Ladouceur est le dernier intermédiaire ou banian sur place, qui tente encore d’écouler ses prises de la journée. Il nous explique que le village comprend deux barachois. Dans le passé, ils étaient tous deux gérés par la propriété de Mon Loisir. Après1968, le gouvernement a repris les barachois, donnant une partie en gestion à la sucrerie et conservant l’autre.
«Il y a 15 ans, les pêcheurs comme les habitants y avaient accès. Ce barachois fourmillait de poissons, de crabes et d’autres crustacés», raconte Francis Ladouceur.
extrêmement bien. Et lorsque nous jetions notre senne, nous en retirions des tonnes. C’était la fête au village car tout le monde obtenait du poisson en abondance et nous en mettions même une part de côté pour les hauts cadres de la sucrerie qui n’avaient alors qu’à la faire récupérer», se souvient quant à lui Eddy Purmessur, ancien conseiller et travailleur social. «Mais maintenant, ce n’est plus le cas», reconnaît-il en baissant la tête. «Tout cela est chose du passé».
sous un flamboyant. Parmi, on retrouve des pê- cheurs qui ont fini leur journée et des habitants, venus là pour bavarder. Radha Nunkoo est de ceux-là. Il est catégorique. Selon lui, si les habitants ont perdu ce barachois, ils sont les seuls fautifs. «Nous sommes restés trop longtemps tranquilles», dit-il. Il résume ensuite pour nous l’histoire des deux barachois. «Lorsque le gouvernement a re- pris une grande partie du barachois et l’a donné en gestion au Farmers Service Centre, bon nombre d’habitants en étaient membres. Après quelques années, ils ont négligé le barachois. À ce moment-là, une coopérative a pris le relais de la gestion. Autre échec, surtout après le décès du président, feu Dev Kumar Treebohun. Ses successeurs n’ont pas su administrer le barachois», explique Radha Nunkoo.
Finalement, le gouvernement a repris le barachois pour en donnée une partie à un particulier qui en fait un élevage d’huîtres. Depuis, les villageois n’y ont plus accès.
Eddy Purmessur, qui nous a accompagnés au barachois, manifeste la surprise de voir que le lieu est délimité par une clôture. «Je ne sais même pas quand cela s’est fait», sou- tient-il. Il y a un grand portail à l’entrée et même des caméras de surveillance.
Néanmoins, on note la présence de pique-niqueurs sur la plage où se trouve l’ancien campement de la sucrerie Mon Loisir. La construction, désormais en ruine, serait squattée par des malfrats. «C’est triste que nous en soyons réduits à cela», conclut Eddy Purmessur.
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