C’est l'air serein qu’il s’est présenté en cour commerciale, ce lundi 18 avril. Ally Lazer, travailleur social, y a déposé une liste contenant 136 noms de personnes connues comme étant des trafiquants de drogue devant la commission d’enquête. Sur cette liste, indique-t-il, figurent les noms de certains «businessmen, et des politiciens de l’ancien régime».

«Apre 38 an, kifer ou pense Nasyon uni ankor pe donn nou meday lor pu konsomasyon eroyinn ki enn poison ki nou pa prodwir dan Moris ?» a commenté le travailleur social, à sa sortie de  la cour. Il a, toutefois, précisé que le nom d’aucun politicien du gouvernement actuel ne figure sur la liste. Du moins, poursuit-il, «pas pour le moment».

Pour le travailleur social, une chose est claire. Les deux obstacles dans le combat contre la drogue sont la corruption et la protection occulte des trafiquants de drogue. «La drogue disparaît des endroits les ‘plus sécurisés’, par exemple du coffre-fort de l’ADSU, voire des Casernes centrales. Des trafiquants de drogue qui purgent des peines d’emprisonnement disparaissent puis réapparaissent à l’île de la Réunion. Comment expliquer cela ?» souligne Ally Lazer.

Pourquoi a-t-il décidé de livrer les noms de ces personnes ? A cette réponse, le travailleur social répond :  «J'ai été l’une des premières personnes à avoir demandé la mise sur pied d’un comité d’enquête sur la drogue. Cela, depuis l’ancien régime car la population a le droit de connaître la réalité du trafic de drogue. Qui protège qui ? Et qui sont les ‘marchands de la mort’, entre autres».