Il a bel et bien plagié la photo du photographe professionnel d’origine sénégalaise Bamba Sourang. Raison pour laquelle le lauréat du concours Ramsar a été disqualifié. L’adolescent de 17 ans perd donc son billet d’avion pour l’Australie. C’est l’Indien Adarsh Prathap, 22 ans, qui rafle du coup le titre.

Le concours de photos organisé par l’association Ramsar avait pour thème «les zones humides sont importantes pour les moyens de subsistance». Une photo prise sur la plage de Mon-Choisy a suscité l’adhésion du jury. Sauf qu’il s’est avéré que celle-ci avait été prise en 2008 à l’hôtel Constance Tsarabanjina, à Madagascar.

Pour les organisateurs du concours, les actions de l’adolescent «sont inacceptables». D’autant plus que ce dernier, ajoutent-ils, leur avait affirmé «avoir respecté les règles du concours qui mentionnent clairement que la photo appartient à l’auteur». Clairement embarrassés, ils disent s’excuser auprès du photographe Bamba Sourang.

Nous avons sollicité le père de l’adolescent. «Li ankor zen, li pa konpran. Nous voulons nous excuser auprès de l’organisation et de l’auteur de la photo», dit-il. D’expliquer que son fils participe souvent à des concours sans l’en informer et que cette fois encore, il a envoyé la photo «comme enn badinaz»

Le photographe Bamba Sourang, qui compte vingt ans d’expérience, se veut, lui, indulgent. Il ne compte pas enclencher de poursuites contre l’adolescent. «Cela n’a pas d’importance. Il a 17 ans. À cet âge, on pense qu’il y a des raccourcis pour arriver au sommet.» D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que ses œuvres sont plagiées, souligne-t-il.

Devant cette situation, estime-t-il qu’il faudrait renforcer la loi ? «Je pense que cela ne résoudra rien.» Le photographe penche plutôt pour des campagnes de sensibilisation. «Je ne suis pas un donneur de leçons. Si j’ai un conseil à donner aux jeunes, c’est d’être sincère dans leur travail. Si ce jeune se met à travailler, il peut être dix fois meilleur que moi et les autres.»

Cliché pris en 2008

C’est en 2008, devant l’hôtel Constance Tsarabanjina, que Bamba Sourang a pris la photo d’un pêcheur portant des poissons. Celle-ci a par la suite été publiée en 2013 sur le site de l’hôtel. «J’utilise toujours la lumière naturelle. Je ne voulais pas me focaliser sur l’infrastructure de l’hôtel. À mon avis, c’est plus important de s’intéresser à la nature, aux locaux de Madagascar», soutient Bamba Sourang.