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Rivière-Noire: le barachois échappe à un projet de villas
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Rivière-Noire: le barachois échappe à un projet de villas
La décision de ne pas aller de l’avant avec l’extension d’un hôtel jusque dans le barachois de Rivière-Noire réjouit les membres des forces vives de la région. C’est l’Environment and Land Use Appeal Tribunal qui a permis de trouver un accord dans le cas opposant les forces vives à Four H Co. Ltd.
Ce promoteur a dû revoir sa copie quant à son projet d’étendre la construction de l’hôtel qu’il prévoit aux Salines, à Rivière-Noire, jusque dans le barachois. En effet, quelque 24,7 m2 du barachois devaient servir à bâtir des villas flottantes. Une demande de permis Environment Impact Assessment (EIA) a été faite auprès du ministère de l’Environnement en août 2009.
«C’est là que nous sommes entrés en jeu car il n’y avait pas eu de consultations publiques préalables. Ni les pêcheurs, ni nous n’avions été contactés par rapport à ce projet qui allait pourtant affecter nos vies», explique Soopaya Veerapen, président des forces vives.
Gaëtan Bègue, secrétaire des forces vives, indiquant un endroit où des travaux de dragage ont déjà eu lieu.
Habitants et pêcheurs expédient alors des lettres de protestation au ministère de l’Environnement de même qu’à diverses autres instances afin de faire ressortir l’importance de ce barachois pour leur survie. Ils mentionnent, en outre, pourquoi ils sont contre la construction de villas flottantes dans cet espace. «C’est dans ce barachois que nous trouvons de quoi vivre et même des appâts pour pêcher. Il y a aussi des coquillages comme les haches d’armes, bétails, tipoules que nous ne trouvons plus qu’ici. Nous avons perdu beaucoup d’espace avec tous les développements hôteliers qui nous entourent», écrivent-ils.
«DOMAINE PUBLIC»
Malgré les démarches entreprises par les pêcheurs et les forces vives, le permis est accordé le 20 avril 2010. «Nous avons donc poursuivi le ministère devant l’Environment and Land Use Appeal Tribunal, contestant le fait que le permis EIA ait été accordé sans consultations avec les villageois alors que ceux-ci étaient contre cet empiètement sur le barachois, qui est du domaine public», ajoute pour sa part Gaëtan Bègue, secrétaire des forces vives.
Six ans de lutte et les résultats sont tombés en mars. «Le promoteur, qui est aussi entré dans l’affaire, a finalement décrété qu’il n’irait pas de l’avant avec la construction dans le barachois. Cependant, nous ne nous endormons pas, nous veillons et au moindre faux pas, nous allons nous faire entendre», insiste Soopaya Veerapen.
Six années passées sur une affaire en cour, c’est du temps perdu et pour le promoteur et pour les forces vives, disent nos interlocuteurs. «Nous aurions pu économiser du temps et de l’argent si toutes les procédures en vue d’obtenir un permis EIA avaient été suivies à la lettre», concède Soopaya Veerapen.
Le président des forces vives souhaite que l’affaire du barachois de Rivière-Noire, qui a connu un heureux dénouement en ce qui concerne les villageois, serve d’exemple car, comme il le souligne, cette région est très convoitée par des promoteurs hôteliers. Il y a, de fait, au moins quatre projets au niveau de la péninsule des Salines alors que la circonscription numéro 14, Savanne/Rivière-Noire, en compte encore plus.
«Nous ne voulons pas bloquer le développement mais il faut qu’il se fasse en respectant les lois et les droits de tous», tel est le message de Soopaya Veerapen au gouvernement et aux promoteurs hôteliers.
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