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Marchands ambulants: «Nous retournons dans la rue»
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Marchands ambulants: «Nous retournons dans la rue»
«Pe al touy 1 300 fami. C’est un drame humain.» Près d’une semaine déjà que les marchands ambulants ont pris en otage la capitale. Après leur sit-in devant la mairie de Port-Louis, c’est devant le bâtiment Emmanuel Anquetil qu’ils se sont réunis dans la soirée du vendredi 22 avril. Il s’agit de leur première nuit en plein air.
Tant que les autorités concernées ne les écoutent pas, tant que le ministre Anwar Husnoo et le lord-maire Oumar Kholeegan campent sur leur position, ils ne décamperont pas, prévient Hyder Rahman, président de la Street Vendors’ Association. «Nous ne reculerons pas», insiste-t-il. Ils ont d’ailleurs prévu de se rendre sur leur lieu de travail normalement samedi 23 avril, malgré l’opération Tornado que la force policière a mise en place pour les en empêcher.
Les colporteurs se disent prêts à tout. Si le bureau du Premier ministre (PMO) n’entend pas leur appel et que les autorités concernées continuent à faire la sourde oreille, «nous n’aurons pas le choix. Nous irons travailler à nos propres risques», martèle Hyder Rahman.
LEUR SOUHAIT : TRAVAILLER COMME AVANT
Ce que demandent les marchands ambulants : pouvoir travailler comme ils le faisaient avant, «sur une base humanitaire temporaire». Le président de la Street Vendors’ Association est formel : «Ce n’est pas notre but de freiner le développement.» C’est la raison pour laquelle ils ont planché sur un plan pour leur relocalisation. «Nous avons travaillé en collaboration avec plusieurs parlementaires et nous l’avons soumis au bureau du Premier ministre.»
Nous avons sollicité le ministre des Collectivités locales vendredi 22 avril au soir. Il n’a toutefois pas été joignable. Quant à Danielle Selvon, le conseil légal d’Hyder Rahman, elle dit soutenir les marchands ambulants «sur une base humanitaire».
Quid du fait que ces mêmes marchands ambulants ne respectent pas une décision de la Cour suprême leur interdisant de travailler dans un périmètre de 500 mètres autour du marché central ? Et qu’ils défient une décision du gouvernement ? «Ces gens ont perdu leur emploi», répond-elle. D’affirmer que certains marchands ne mangent plus et ne dorment plus avec ce stress qu’ils endurent. «J’espère que le gouvernement ouvrira le dialogue.»
Depuis mardi, la députée indépendante du n°1 se bat corps et âme pour les marchands ambulants. Et plus tôt dans la journée, elle leur avait rendu visite au bâtiment Renganaden Seeneevassen, où ils étaient rassemblés. «Gardez espoir. Nous sommes sur la bonne voie», leur avait-elle déclaré.
DANIELLE SELVON OPTIMISTE
Danielle Selvon s’est dit «optimiste» quant à ses chances de trouver «une solution de compromis» avec le PMO. Sauf que celui-ci affirme que le gouvernement ne négociera pas avec les colporteurs. Qui dit vrai ?
De son côté, la police a fait une entrée contre la députée. Il lui est reproché d’«inciting hatred against government». Elle sera convoquée par la police la semaine prochaine.
L’ex-membre du Mouvement socialiste militant soutient avoir entamé des négociations avec des représentants du PMO. La députée avance leur avoir fait parvenir un projet complet de relocalisation des colporteurs. Après une première rencontre avec le chef de cabinet du PMO, dans l’après-midi du jeudi 21 avril, elle l’aurait de nouveau vu vendredi 22 avril. Cette fois pour remettre une liste de noms de sites qui pourraient être transformés en attractions touristiques et animés par les marchands ambulants.
Est-ce à dire que le PMO désavoue le ministre des Collectivités locales Anwar Husnoo ? Pas si sûr. Les négociations entre la représentante légale du Front commun des marchands ambulants, en l’occurrence Danielle Selvon, et le PMO ne sont pas confirmées, apprend-on. Sollicitée, une source officielle au PMO a fait savoir qu’il n’est au courant d’aucune négociation. «Nous nous en tenons à la déclaration du ministre des Collectivités locales. C’est notre position», a-t-elle simplement indiqué.
Idem du côté de la municipalité. Questionné plus tôt dans la journée du vendredi 22 avril à propos des pourparlers avec les marchands ambulants pour rendre les rues piétonnes, le lord-maire Oumar Kholeegan a fait ressortir que «ce ne sont que des rumeurs. Il n’y aura pas de négociations».
Le discours est le même du côté du ministre Anwar Husnoo. Lors d’une déclaration jeudi après-midi, il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’aller de l’avant avec son plan de relocalisation. Il a aussi soutenu qu’aucune négociation ne sera entamée.
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