Cela n’a pas échappé à ceux qui suivent de près (ou même de loin) l’actualité politique. Depuis quelque temps déjà, semaine après semaine, le MMM organise ses conférences de presse hebdomadaires à l’hôtel Hennessy, à Ebène. Le parti a aussi pour habitude de convier les journalistes à l’hôtel Voilà Bagatelle ou encore au restaurant Opium.

«Si le parti loue une salle et offre une collation aux journalistes, il y aura évidemment des frais rattachés à la conférence», explique Ajay Gunness, secrétaire général du MMM. Qu’en est-il de l’addition? Est-elle salée? Cela revient à environ Rs 3 000, dit-il. Et de préciser que si le point de presse se tient au QG des Mauves, à Rose-Hill, «il n’y a pas de frais».

Mêmes arguments du côté de Patrick Assirvaden, président du Parti travailliste. «Les coûts, quand les points de presse sont organisés à ‘domicile’ sont liés à l’envoi de mails ou de fax. Mais aussi aux factures pour ce qui est l’électricité ou du téléphone. En d’autres mots, pas grand-chose.» Qu’en est-il de la «décoration» du lieu? De l’installation des banderoles, des ballons, etc.? Ce sont les membres du parti qui s’en occupent eux-mêmes, déclare Patrick Assirvaden.

Mais les Rouges n’ont pas toujours fait dans la sobriété. Pendant la période de «concrétisation» de la désormais défunte alliance PTr-MMM, les rencontres avec la presse avaient lieu à l’hôtel Hennessy. Quid de la facture? Patrick Assirvaden ne s’en souvient plus. Le montant déboursé pour la présentation des candidats à l’hôtel Maritim? Là aussi, c’est le trou de mémoire.

«Tout dépend de ce que le parti a en tête et l’image qu’il veut projeter»

D’accord, mais pourquoi débourser de l’argent quand on peut en économiser? Pourquoi aller à l’hôtel quand on peut rester chez soi? «Parfois, il nous faut des équipements spécifiques que nous ne possédons pas au QG, comme des projecteurs», argue Vasant Bunwaree, leader du Mouvement travailliste militant (MTM).

Les prix varient selon les services demandés, ajoute-t-il. Il précise dans la foulée que la plupart des conférences de presse du MTM sont organisées au QG du parti. Là, les frais sont liés uniquement aux collations. Un montant? «Il n’y a pas de montant fixe. Ce sont les membres du parti qui se cotisent pour encourir les frais.» Quelques demandes de devis plus tard, il nous revient que Rs 900 à Rs 2 000 sont réclamées en supplément pour un projecteur.

Des dépenses qu’évite autant que faire se peut le Mouvement patriotique, depuis qu’il a son QG. Aujourd’hui, «nous n’avons que les coûts liés au catering», fait ressortir Joe Lesjongard. Ce qui n’était pas le cas il y a quelque temps. Avant d’avoir son propre «toit» le parti rencontrait lui aussi la presse dans des hôtels. Les coûts? «Si c’est au Labourdonnais, cela peut revenir à Rs 10 000 contre Rs 2 000 à l’hôtel Saint Georges. Tout dépend de ce que le parti a en tête et l’image qu’il veut projeter», souligne Joe Lesjongard.

Qu’en est-il du MSM, du PMSD ou encore du ML ?  Les ministres issus de ces partis utilisent souvent les plateformes que sont les fonctions officielles pour faire passer leurs messages. Ou alors, les membres du gouvernement convoquent la presse à leurs bureaux ou dans des salles de conférence qui sont à leur disposition.

Coût : zéro frais. Les équipements sont à portée de main, les techniciens chargés de surveiller leur bon fonctionnement aussi. Quant aux briques de jus désaltérantes auxquelles les journalistes ont parfois droit, elles sont «payées» à travers le budget ministériel.

Combien coûte cette douce attention ? Personne n’a daigné avancer un chiffre…