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Records de température: météo, c’est chaud

24 avril 2016, 13:38

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Records de température: météo, c’est chaud

Chaud devant. Il faut, en général, selon les experts, attendre le mois de novembre pour pouvoir comparer les données et être en mesure de dire si une année a été plus chaude que celles d’avant. Mais 2016 fait exception à la règle…

À Maurice, pour commencer, le mois de janvier 2016 a été le plus chaud jamais enregistré depuis 1960, expliquait Prem Goolaup, directeur adjoint de la station météo de Vacoas, il y a quelques semaines. Le mercure est grimpé jusqu’à 35,6° C par endroits les 10 et 11 du même mois. Par ailleurs, le nombre de jours consécutifs où les températures ont été de 2° C supérieures à la normale a été plus fréquent en été, affirme Ram Dhurmea, prévisionniste.

Pour cause. Les scientifiques de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis affirment d’ores et déjà que 2016 sera l’année la plus chaude depuis le début des enregistrements en 1880.

«J’estime à plus de 99 % la probabilité que 2016 soit une année record dans la base de données de températures.»

N’est-il pas trop tôt pour tirer de telles conclusions? «Trop tôt ? J’estime à plus de 99% la probabilité que 2016 soit une année record dans la base de données de températures», martèle Gavin Schmidt, directeur de l’Institut Goddard de la NASA pour les études spatiales.

Ainsi, le mois dernier, la température moyenne enregistrée sur la Terre a été de 12,7 °C, soit 1,22 °C supérieure à la moyenne du XXe siècle. Battant ainsi le précédent record établi en mars 2015 de 0,32°C, fait valoir la NOAA. En fait, il s’agit du 11e mois consécutif au cours duquel un tel record a été battu, ont annoncé des météorologues de l’Agence américaine océanique et atmosphérique.

L’on note donc que février n’a pas, non plus, été en reste. Le mois a été plus chaud de 1,35 °C que la moyenne des mois de février entre 1951 et 1980. Une augmentation sans précédent qui a mis en émoi les experts, pourtant peu habitués à se prononcer sur les changements de températures sur un seul mois, souligne The Guardian.

Sans parler du fait que 2015 avait battu des records en termes de températures élevées, surpassant celles de 2014. Des données qui poussent la plupart des experts à dire que le réchauffement climatique pourrait progresser plus vite que prévu. Encouragé par l’accumulation dans l’atmosphère des gaz à effet de serre provenant essentiellement de la combustion du pétrole et du charbon.

Le 10 mars, l’observatoire de Mauna Loa, à Hawaï, a identifié un pic de dioxyde de carbone, un des gaz à effet de serre, à un niveau que la Terre n’avait pas connu depuis des… millions d’années. Une concentration dangereuse pour le climat qui ne peut être ainsi imputée qu’à l’activité humaine.

D’autre part, la chaleur, affirment les scientifiques, serait également liée à El Niño. Un phénomène climatique qui se répète tous les quatre à six ans. Celui-ci s’appuierait en outre sur l’activité humaine pour gagner en fréquence et en intensité. Car, contrairement aux records battus depuis 11 mois, El Niño est un phénomène ancien, indépendant de l’ère industrielle.

Ça grimpe

(Sources : www.giss.nasa.gov)

 

En attendant, les conséquences du réchauffement sont multiples. A titre d’exemple, 93% de la Grande barrière de corail blanchit, de manière mesurée à très importante. Cela veut dire que la huitième merveille du monde est en train de s’affaiblir, voire de mourir. Tout en sachant qu’un milliard d’humains dépend de ces coraux et de l’écosystème qu’ils abritent…

De quoi donner des sueurs froides aux terriens.

(Sources : station météo de Vacoas, Slate.fr, Slate.com, l’express.fr, The Guardian, Le Télégramme, www.giss.nasa.gov)