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Trou-aux-Biches: un village laissé pour compte

25 avril 2016, 10:42

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Trou-aux-Biches: un village laissé pour compte

 

 

Le travailleur social Rajesh Narain Gutteea, qui vit à Trou-aux-Biches, évoque les nombreux problèmes de ce village touristique. Ceux-ci n’ont pas été résolus depuis des années, malgré les sollicitations. Il cite une absence d’infrastructures sportives, des projets qui ne se sont pas concrétisés et une hausse de la criminalité, notamment de vols.

Rajesh Narain Gutteea, travailleur social

Rajesh Narain Gutteea, travailleur social.

Au chapitre des projets en suspens, le travailleur social parle de la construction d’une gare, l’asphaltage des routes, surtout celles se trouvant dans les nouveaux morcellements, les terrains qui restent en friche, une absence de terrain de football digne de ce nom où les jeunes auraient pu pratiquer ce sport, la relance des activités au centre communautaire du village où siège le conseil, entre autres.

Selon Rajesh Narain Gutteea, d’un côté, le village de Trou-aux-Biches est en plein épanouissement avec la construction de commerces et de bungalows. «Mais rien n’est fait pour les habitants. Leur style de vie est le même bien que ce village contribue énormément à l’économie du pays.»

Sur la plage publique, à côté du crématorium, les autobus entrent et sortent. Certains de ces véhicules se garent là pendant des heures, obstruant la circulation. «En semaine et pendant les heures mortes, c’est gérable. Mais durant les week-ends et les après-midi, cela devient impossible. Surtout s’il y a un décès et que les gens doivent venir au crématorium», explique le travailleur social.

Depuis plusieurs années, la construction d’une gare routière a été demandée mais rien n’a été fait. «Cette situation ne peut durer. Les compagnies d’autobus et le conseil de district de Pamplemousses doivent trouver une solution à ce problème», affirme notre interlocuteur.

Les autobus sont garés sur la plage publique, obstruant son accès. Ci-dessous, l’état de la route au morcellement Kangally.

Les autobus sont garés sur la plage publique, obstruant son accès. Ci-dessous, l’état de la route au morcellement Kangally.

 Un autre point soulevé est la construction de plusieurs morcellements sans que certaines règles ne soient respectées. Myandee Nagamoutou, habitant du morcellement Kangally, soutient que celui-ci existe depuis 2001. Or, même s’il compte plusieurs maisons et bungalows, les rues, elles, n’ont toujours pas été asphaltées. La route principale du morcellement, remplie de rochers et de boue, n’est pas du tout praticable. Les rues d’autres morcellements de la localité ne sont pas asphaltées non plus.

MANQUE DE LOISIRS

 Autre problème : les terrains en friche. Un appel est lancé au conseil de district afin de contraindre légalement les propriétaires desdits terrains à les nettoyer. «Ces terrains sont devenus un soutien aux voleurs et les vols ne cessent d’augmenter», indique Rajesh Narain Gutteea.

En tant qu’homme de terrain, le travailleur social déplore, en sus, un manque de loisirs pour les jeunes du village. «Notre centre communautaire est resté le même depuis de nombreuses années. Nous n’avons que les dominos et le karom. De nos jours, les jeunes ne sont plus intéressés par ces jeux. Donc, nous demandons au conseil de district de revoir les activités et les services qui pourraient être ajoutés à ce qui est déjà proposé», lance-t-il.

Rajesh Narain Gutteea fait ressortir que le village de Trou-aux-Biches n’a pas vu la réalisation d’un projet concret depuis longtemps. «Nous voyons à quel point il y a des développements dans les autres villages mais ici nous sommes pénalisés et malchanceux», déplore-t-il. Et d’ajouter qu’il souhaiterait sincèrement que ses doléances soient entendues pour le bien-être des habitants.

Interrogé, Dhiraj Sookur, le président du conseil de district de Pamplemousses, réclame de la patience. Il affirme que les travaux de construction d’un nouveau bâtiment pour abriter le village hall démarreront bientôt. «Je sais dans quelle situation siège le conseil de village car les conseillers n’ont pas de lieu approprié. Nous avons déjà lancé un appel d’offres et ce projet ne va pas tarder.»

Par rapport aux morcellements dont les rues ne sont pas asphaltées, le président Sookur explique qu’à Trou-aux-Biches, certains morcellements ne tombaient pas autrefois sous la juridiction du conseil de district. De ce fait, leurs routes n’étaient pas asphaltées. Cependant, cette année, avec l’aide de conseils légaux, la situation a changé et ces morcellements ont droit à l’asphaltage.

Le président a malgré tout souligné qu’il a une liste d’asphaltage prioritaire à respecter et que cela dépendra également du budget dont il dispose.