Il faut se focaliser sur des «secteurs qui apportent de la valeur ajoutée à l’économie», disait le PM en s’adressant au secteur privé le 20 avril. Mais quels sont ces secteurs productifs ?

Textile

Avec plus de Rs 26 millions de chiffre d’affaires par an et assurant 41 000 emplois, le secteur du textile et de l’habillement demeure sans conteste le mastodonte du secteur manufacturier. Il représente 56 % du nombre total des exportations au niveau national. Il assure également 50 % des emplois de tout le secteur manufacturier.

Selon le rapport annuel de la Mauritius Export Association (MEXA), le montant des exportations entre 2014 et 2015 a augmenté de 1,97 %, passant de Rs 26,5 milliards en 2014 à Rs 26,9 milliards en 2015. Et selon Yogesh Singh, le Chairman de la MEXA, le textile est bien parti pour maintenir sa position de leader, sous certaines conditions.

«Maurice possède plusieurs atouts, dont la capacité de faire de petites commandes et de livrer dans des délais très courts», soutient-il. Avec la montée du commerce en ligne, le Chairman de la MEXA soutient que l’avenir du textile se trouve surtout dans le speed to market. Avec le renouvellement de l’AGOA l’année dernière pour les dix prochaines années, les perspectives d’exportation pour Maurice vers les États-Unis s’annoncent bonnes.

TIC

Le constat de Charles Cartier, président de l’Outsourcing and Telecommunication Association (OTAM) est sans appel. Il est temps de mettre sur pied un plan stratégique pour empêcher le brain drain. «Le problème dans ce secteur, c’est que bon nombre de nos talents quittent Maurice jeunes, après le cycle secondaire, pour aller étudier à l’étranger et ne retournent pas au pays», avance-t-il.

C'est la raison pour laquelle il plaide pour que davantage d’accent soit mis sur l’éducation. «En Inde, par exemple, l’Indian Institute of Technology rivalise avec le Massachusetts Institute of Technology en Amérique. Il faudrait que nos universités deviennent les meilleures au monde afin que nos jeunes talents aient envie d’étudier ici», soutient le président de l’OTAM.

Pourtant, le secteur des TIC a connu une avancée considérable ces dernières années. Celui-ci emploie environ 20 000 personnes actuellement dans l’informatique. D’après Statistics Mauritius, l’apport du secteur au PIB était de 6,4 % en 2014 et sa valeur ajoutée a augmenté de 7,1 % pour la même année. Selon Charles Cartier, les créneaux porteurs d’avenir sont: la cloud technology, le crowdsourcing, les technologies d’automatisations pour les industries entre autres

Économie océanique 

Ce secteur demeure le point focal de la vision 2030. L’ambition : que Maurice devienne un hub portuaire pour la région et attire les compagnies de pêche internationales ou encore la création d’un terminal pour les croisières. Le seafood occupe également une place dans toute cette stratégie. Selon le rapport de la MEXA pour 2015, ce secteur se positionne comme le second pilier de l’industrie manufacturière mais il a été très affecté par la chute du prix du poisson.

Ainsi, entre 2014 et 2015, la valeur des exportations a chuté de 14 %, passant de Rs 11 milliards en 2014 à Rs 9,5 milliards en 2015. Selon Yogesh Singh, le créneau actuellement à l’étude serait la commercialisation des by-catches, soit les autres poissons pris dans les filets qui ne sont pas destinés à être commercialisés. Un secteur à fort potentiel de développement: l’aquaculture. Il fait d’ailleurs partie des filières prioritaires du gouvernement, notamment au niveau des PME.

Bijouterie

Pourvoyant de l’emploi à 2 500 personnes réparties sur une trentaine d’entreprises exclusivement tournées vers l’exportation, le secteur de la bijouterie et de la fabrication de montres fait partie des industries les plus florissantes du secteur manufacturier. Le montant des exportations est d’une valeur de Rs 5,7 milliards et sa valeur ajoutée au secteur était de Rs 900 millions en 2015. Selon le rapport annuel de la MEXA, le secteur de la bijouterie connaît une progression constante au niveau des exportations, soit une croissance de 45 % enregistrée entre 2010 et 2015. Parlant des perspectives de développement, le Chairman de la MEXA fait ressortir que ce secteur gagnerait énormément à attirer des compagnies étrangères à Maurice comme une destination fiable pour abriter des entreprises étrangères. Comment ? À travers des mesures incitatives au niveau de la taxation et l’immigration.

Secteur financier 

Le secteur des services financiers devrait être appelé à évoluer dans les années à venir, selon la stratégie développée par le ministère des Services financiers et de la bonne gouvernance. Il s’agit, notamment, du développement du Captive Insurance, du Wealth Management ou encore de l’arbitrage international commercial.

Selon les chiffres disponibles de Statistics Mauritius, la contribution du segment Finance and Insurance au PIB était de 10,3 % en décembre 2015. De plus, selon les chiffres disponibles sur le site de la Financial Services Commission, à février 2016, Maurice comptait 179 management companies, 10 998 entreprises de type GBC1 et 10 775 sociétés de type GBC2 (NdlR : des sociétés qui opèrent dans le global business). Le pays compte également 972 fonds internationaux (global funds).

Les créneaux émergents

La production de dispositifs médicaux ou encore l’ingénierie légère sont appelées à être des créneaux d’avenir pour l’industrie manufacturière locale. Il s’agit, selon Yogesh Singh, de la fabrication de «specialised parts with computerized equipment» ou encore des pièces électroniques, entre autres, des industries fortes en intensité de capitaux (capital intensive).