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Angélique Timol : une toiletteuse qui bichonne les toutous
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Angélique Timol : une toiletteuse qui bichonne les toutous
Elle a du chien. Hormis la coupe et le brushing, entre autres, ce que Tayra propose à ses clients canins, ce sont surtout des caresses, de l’affection, une attention toute particulière. Rencontre au poil.
Vendredi matin. Les écoles sont fermées pour cause de temps de chien. Pourtant, le soleil est au rendez-vous. Nous aussi. À Forest-Side, au beau milieu d’une forêt de «fatak», une allée. Au fond, une grande «niche» douillette, avec du chiendent autour. À l’accueil, Tonnerre, un gros toutou tout noir. À côté du molosse au visage d’ange, sa maîtresse, Angélique, qui est toiletteuse. Rencontre.
Le métier, cette femme attachante l’a appris sur le tas, raconte la maman poule, qui se fait un plaisir de «bebem» les toutous, de leur couper les ongles, de les brosser, de leur mettre du parfum, voire des barrettes dans les «cheveux», pour les fifis coquettes. Son petit salon sans prétention, elle l’a ouvert en 1995, à une époque où le toilettage était encore muselé, méconnu.
Le fait que son époux, le Dr Timol, soit vétérinaire a toutefois permis d’ameuter les clients au fil des ans. Aujourd’hui, Angélique, plus connue sous le nom de Tayra, reçoit environ deux à trois clients canins par semaine et sur rendezvous uniquement. Pourquoi si peu ? C’est que, voyez-vous, une séance de remise en forme et de mise en beauté chez Tayra dure au moins trois à quatre heures. Car entre le brushing et la coupe, il faut compter les câlins et les caresses rassurantes.
Mais alors, les prix refilent-ils la rage au porte-monnaie ? Même pas, puisqu’il faut compter entre Rs 250 et Rs 500 environ pour une séance, pour ceux qui se sont emmêlé les poils. La toilette est aussi gratuite pour les chiens dont les maîtres n’ont pas les moyens.À noter qu’aucun calmant n’est administré à l’animal avant, sauf s’il est agressif. «De toute façon, je ne suis pas habilitée à anesthésier le chien, c’est le vétérinaire qui le fait, mais seulement dans certains cas.»
Revenons-en au chiffre d’affaires, on a un mal de chien à comprendre. Combien d’argent se fait la dame par mois ? «Environ Rs 6 000. J’assiste aussi mon époux. Le métier de toiletteuse, je le fais vraiment parce que j’aime ça !»
Justement, d’où vient cet amour des bêtes ? «J’aime les chiens depuis que je suis toute petite. Je me souviens de mes premiers toutous, Chinois, Norla ou encore Cherrymiel. Ils m’ont donné tant d’amour», se remémore Tayra, pour qui les chiens sont vraiment des êtres à part. Et puis, un jour, il n’y a pas si longtemps, est arrivé Tonnerre. Et c’était le coup de foudre.
«Il avait été abandonné, mais nous l’avons recueilli. Il était tout petit, dans un sale état, il était blessé et des larves avaient commencé à dévorer sa plaie.»
Alors, Hanifa, 16 ans, les a retirées un à un. «Ma fille aime les toutous autant que moi, c’est mon assistante», confie Tayra, qui a également un fils, Bilal, âgé lui de 18 ans. Doit-on comprendre que la relève est assurée ? Oui, aboient Tayra et Hanifa en coeur. «Je veux aussi être vétérinaire. Donc, j’ai décidé de faire les deux ! Je serai toiletteuse et je soignerai les animaux», souligne cette dernière.
Pour cela, il ne faudra pas avoir peur de se faire mordre de temps en temps. En parlant de ça, il y a quelques jours, Tayra et Hanifa ont eu affaire à Bouba, un griffon gangster… «Il était quelque peu agressif, on lui a administré un calmant. Mais il s’est réveillé avant et il nous a mordues Hanifa et moi. Je me suis enfuie pour lui échapper !» Résultat des courses : elle a fini debout sur une chaise, avec Bouba en position de chien de garde, à ses pieds, aux abois.
Elle se souvient, par ailleurs, de la fois où elle a reçu la visite d’un Roméo à quatre pattes, en rut. «Mon bras était devenu sa copine, il s’en donnait à coeur joie. Mon mari est arrivé et l’a pris dans ses bras, il n’était pas du tout content. S’en est suivie une joute verbale entre mon mari et mon nouveau petit ami…» Des anecdotes poilantes comme celles-là, Tayra en a toutou plein.
Sinon, qu’en est-il de l’avenir ? Comment s’annonce-t-il ? La quadragénaire a pas mal de projets dans sa gamelle. «Je veux agrandir mon salon, travailler avec quelqu’un pour l’éducation des chiens, car ils font partie de la famille. Il ne s’agit pas de les dresser, mais de leur inculquer les bonnes manières.» Elle souhaite également ouvrir un boarding kennel, pour s’occuper des chiens quand leurs maîtres sont en voyage. «J’y installerai une caméra pour que les gens puissent voir ce que font leurs bébés. Ils pourront aussi leur parler par Skype, pourquoi pas ?»
Quand on vous dit que cette femme a du chien.
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