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Soodesh Callichurn: «Que les jeunes soient conscients quant au choix d’études»
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Soodesh Callichurn: «Que les jeunes soient conscients quant au choix d’études»
Quel est votre message aux travailleurs en ce jour de la Fête du travail ?
Je voudrais avant tout leur dire combien la nation mauricienne est reconnaissante de leur sacrifice pour le pays. J’admire personnellement le courage de ces milliers de travailleurs qui bossent dur tous les jours pour faire avancer notre pays. La Fête du travail est avant tout à leur honneur. J’ai une pensée spéciale aussi pour les travailleurs étrangers. Ils ont quitté leur pays, leur famille, leur culture, pour venir travailler chez nous et contribuer à notre économie
Les relations gouvernement syndicats connaissent un froid actuellement. Que comptez-vous faire pour décanter la situation ?
Je ne pense pas qu’il y ait un froid entre le gouvernement et les syndicats. Il y a certes des désaccords sur certaines questions. Ce qui est normal dans un État démocratique. En ce qui concerne mon ministère, l’introduction du National Wage Consultative Council Bill au Parlement suscite des débats et c’est une très bonne chose pour la démocratie. Tout le monde est d’accord pour qu’il y ait un salaire minimum à Maurice, y compris les syndicats et même le patronat. Mais sur la forme, il y a des divergences. Je compte justement éclairer le Parlement sur ces divergences mardi prochain et expliquer la raison d’être du National Wage Consultative Council. Ma porte a toujours été ouverte aux syndicats. J’ai même ordonné à mes officiers de tenir une réunion mensuelle avec toutes les confédérations syndicales pour prendre connaissance de leurs doléances.
L’objectif gouvernemental de la création de 100 000 emplois d’ici fin 2019, selon le programme Vision 2030, est-il en bonne voie ? Où en est la situation ?
C’est en très bonne voie. Pour nos détracteurs, cette vision est utopique mais au gouvernement, on est convaincu que cet objectif est réalisable. Avec la venue des smart cities, des projets d’investissements tels que le Bunkering Hub, le développement de l’économie bleue, l’amélioration de nos services financiers et technologiques, sans oublier le renforcement de nos secteurs traditionnels, je n’ai aucun doute sur le fait qu’il y aura un second miracle économique.
Mais il faut qu’on soit optimiste, que la population soit patiente et que tout le monde travaille en étroite collaboration. Il y a 20 ans de cela, personne ne croyait au développement de Maurice dans le domaine des TIC ou des services financiers, mais la détermination de sir Anerood Jugnauth avait conduit à la réussite économique de ces secteurs.
Le chômage parmi les jeunes diplômés gagne du terrain. Cela est souvent lié au phénomène de «mismatch» dans le monde du travail. Que fait votre ministère pour solutionner ce problème ?
Le problème de mismatched skills remonte à de nombreuses années. On a des Mauriciens très qualifiés académiquement. Cela ne les rend pas forcément employables. L’employeur d’aujourd’hui est exigeant. De plus, certaines filières ne correspondent plus aux demandes du marché du travail. Le département de Career Guidance, qui était attaché au ministère de l’Éducation, est maintenant sous ma responsabilité. Je pense qu’il faut que nos jeunes soient conscients quant au choix d’études.
À titre d’exemple, nous allons développer le Bunkering Hub et l’économie bleue. Mais est-ce qu’on a de jeunes diplômés dans ces deux secteurs ? La plupart d’entre eux font des études de comptabilité, de gestion et certains en sciences sociales ou linguistiques. Donc, on risque de se retrouver plus tard avec un manque de compétence et on devra recruter des travailleurs étrangers. D’où l’importance du Career Guidance.
D’autre part, mon ministère est responsable de trois programmes de formation, le Youth Employment Programme, le Back to Work Programme et le Dual Training Programme, qui visent à former et à placer des jeunes, des diplômés et des dames sans emploi.
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