Le Probation Office a livré son rapport à l’issue d’une enquête sociale sur Rakesh Gooljaury. En cour intermédiaire, ce mercredi 4 mai, la magistrate Renuka Dabee a ainsi indiqué que l’homme d’affaires sur lequel pèse une charge d’«effecting public mischief» dans le cadre de l’affaire Roches-Noires pourra effectuer des travaux d'intérêt général (travaux communautaires). Il devra passer 90 heures au Probation Boys Hostel à Curepipe. 

Ces travaux seront effectués de 10 heures à midi à partir du 25 mai. Cela, tous les mercredis et vendredis. Et ce, jusqu'au 9 novembre où il devra à nouveau se présenter en cour.

C’est le 18 avril dernier que Rakesh Gooljaury avait écopé de trois mois de prison en cour intermédiaire. Il avait plaidé coupable dans cette affaire.

Rakesh Gooljaury sera également appelé comme témoin de la poursuite dans les procès qui seront intentés à l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam, Rampersad Sooroojebally, ex-Deputy Commissioner of Police (DCP), et Dev Jokhoo, DCP, dans cette même affaire. Ces trois derniers seront poursuivis sous une accusation de «conspiracy to do an unlawful act, namely effecting public mischief in breach of section 109 of the Criminal Code (Supplementary) Act coupled with section 298 of the Criminal Code». Et en début de semaine, tous avaient plaidé non coupables.

«Je n’avais pas le choix et j'ai dû accepter»

Dans un premier temps, Rakesh Gooljaury avait indiqué à la police qu’il était seul lors d’une nouvelle déposition sur le cambriolage survenu le 3 juillet 2011 au campement de Navin Ramgoolam à Roches-Noires. Il s’est par la suite rétracté et a expliqué qu’il a agi par amitié pour l’ancien Premier ministre.

Revenant sur cette nuit-là, en cour, il a expliqué que c’est Nandanee Soornack qui l’avait contacté. Alors qu’il venait de quitter la fête organisée en ces lieux.

Il y est revenu et a, dit-il, trouvé Navin Ramgoolam, ébouriffé, chemise déboutonnée et portant même une blessure au corps. «Li ti pé paret sifoné ek koumadir linn gagn enn sok. Linn rakonté ki enn voler finn atak li ek Nandanee Soornack», a poursuivi l’homme d’affaires.

La police a été alertée et il a fait sa déposition aux Deputy Commissioners of Police Rampersad Sooroojebally et Dev Jokhoo. C’est alors qu’il s’est fait passer pour la victime. Lors de sa première déposition, faite le 3 juillet 2011 à la police, il avait affirmé s’être fait attaquer par un voleur et qu’il avait dû fournir Rs 20 000 pour que celui-ci s’en aille.

«Je n’avais pas le choix et j’ai dû accepter. C’était parce que Navin Ramgoolam était mon ami et je me trouvais en face d’hommes puissants», a soutenu le patron de Fashion Style.  «Cette première déposition était fausse car ce sont Nandanee Soornack et Navin Ramgoolam, que je connais depuis 12 ans, qui étaient victimes de ce vol. Je suis revenu sur ma version des faits car cela m’a rongé pendant quatre ans», a-t-il ajouté.