Le prisonnier Satianan Urjoon sera bientôt un homme libre. Lui qui avait vu sa condamnation à vie, prononcée en 1997,  commuée en 15 ans de servitude pénale en 2012, vient de remporter un second appel auprès de la Cour suprême. Les juges Asraf Caunhye et Aruna Devi Narain ont décidé de déduire 80% du temps qu’il a passé en prison, alors qu’il attendait son procès. La nouvelle sentence sera appliquée avec effet rétroactif à compter du 4 juin 1999. Ce qui fait qu’il sera libéré le mois prochain au lieu du 9 décembre de cette année.

Cette affaire remonte à 1996. Satianan Urjoon part en Inde, en novembre, pour acheter des idoles et des lampes décoratives. Mais il revient au pays avec 110 grammes d’héroïne. Poursuivi aux assises, Satianan Urjoon est condamné à vie, en février 1997, pour importation d’héroïne, en sus d’être reconnu coupable sous quatre autres chefs d’accusation, dont celui de possession de drogue, qui lui a valu une peine de 17 ans de prison. Lors d’un premier appel en Cour suprême, en 2012, il avait vu sa condanation à perpétuité commuée en 15 ans de servitude pénale par les juges Domah et Abdoula. Cette nouvelle peine avait alors été appliquée avec effet rétroactif à partir du 4 juin 1999.

Toutefois, le prisonnier Urjoon a décidé de faire un second appel du jugement cette année. Cette fois, dans le but de demander aux juges de déduire de cette peine de 15 ans le temps qu’il avait passé en prison, alors qu’il attendait l’instruction de son procès après son arrestation. Pour soutenir son argument, il s’est appuyé sur le jugement rendu en janvier 2016 par la Cour suprême, dans le cas du Sud-Africain Jackson Ndesamburo Kamasho. Celui-ci, condamné pour avoir facilité l’importation d’héroïne sur le sol mauricien, avait réussi à faire déduire de 80 % le temps qu’il a passé en détention préventive de la durée totale de sa condamnation.