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Goolfee: «Renaissance de l’escadron de la mort…»
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Goolfee: «Renaissance de l’escadron de la mort…»
«Pa al depoz okenn dokiman l’ICAC sinon to pou gagn lamor.» Cette menace à peine voilée lui a été proférée au téléphone, jeudi 12 mai. Raffick Goolfee, qui dit craindre pour sa sécurité, s’est rendu au poste de police de Plaine-Verte où il a donné une déposition. Il demande au Premier ministre (PM), sir Anerood Jugnauth, de prendre cette affaire au sérieux car selon lui, «il y a une renaissance de l’escadron de la mort».
Raffick Goolfee a confié à l’express qu’il détient des informations sur cette «renaissance» de l’escadron de la mort. Deux anciens de cette équipe seraient actifs de nouveau, dit-il. Au quartier général de la police, une source pense que l’information est infondée. Un autre officier qui a déjà travaillé sur les enquêtes sur l’escadron de la mort est, lui, d’avis que cela pourrait se révéler vrai.
En tout cas, Raffick Goolfee a communiqué aux policiers du poste de Plaine-Verte le numéro de téléphone du poste fixe d’où l’appel a été effectué hier vers 11 h 50 alors qu’il se trouvait dans l’Est. Cette enquête, déclare une source, devrait être confiée à partir de ce matin à la Criminal Investigation Division de la Metropolitan Police de la division nord.
Des documents que l’activiste devait déposer à l’Independent Commission against Corruption (ICAC) ce matin concernent le terrain d’une société sur le littoral nord. Des conditions pour la construction sur ce terrain appartenant à l’État n’auraient pas été respectées. Dans le même dossier, un haut fonctionnaire, selon Raffick Goolfee, avait été victime de dommages collatéraux.
Raffick Goolfee lance un appel à sir Anerood Jugnauth. Il rappelle qu’en 1996, avant la tuerie de la rue Gorah Issac, à Plaine-Verte, il s’était rendu au poste de police de la localité pour informer les policiers qu’il y aurait une possible tuerie.
Diehard du Mouvement militant mauricien en 1989, il avait eu des renseignements selon lesquels il y aurait un attentat à Grand-Bassin contre sir Anerood Jugnauth, alors PM. Il dit en avoir approché Alain Laridon, alors député de la majorité. Ce dernier l’avait emmené voir le PM à cet effet et en présence des hauts gradés de la police, comme un citoyen mauricien, il avait communiqué toutes les informations à ce sujet. Effectivement, le vendredi 3 mars 1989, le PM avait échappé à une tentative d’agression au rasoir alors qu’il participait à la célébration de la fête Maha Shivaratri.
Alain Laridon, interrogé par l’express hier en fin d’après-midi, confirme les dires de Raffick Goolfee. C’était le vendredi matin du 3 mars, explique Alain Laridon. Il se rendait alors à l’hôtel du gouvernement. Il utilisait l’entrée donnant à proximité du théâtre de Port-Louis lorsque Raffick Goolfee l’a accosté pour lui donner cette information.
Face à une affaire aussi sérieuse, le député de l’époque s’est rendu au bureau du PM et a demandé à sa secrétaire d’alors, Mme Naiken, une rencontre avec le PM. Informé de cette situation, sir Anerood Jugnauth a accepté de voir Raffick Goolfee. Ce dernier devait, en présence d’un haut gradé de la police d’alors, feu Bhimsen Kowlessur, de feu Cyril Morvan, responsable de l’Anti-Drug and Smuggling Unit, et d’autres hauts gradés de la police, communiquer les informations dont il disposait. Pour Alain Laridon, la surveillance était plus rapprochée autour du PM ce soir-là, situation qui avait permis de déjouer l’agression.
En dernier, évoquant les différends qui l’opposent à Showkutally Soodhun, le ministre du Logement et des Terres, Raffick Goolfee invite le ministre à un face-à-face sur les ondes d’une des radios privées au lieu de se rendre à chaque fois à la police.
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