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Questions à… Navin Ramgoolam : «Bhadain n’a pas le niveau»
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Questions à… Navin Ramgoolam : «Bhadain n’a pas le niveau»
La levée de boucliers de la communauté des affaires suivant la signature du nouveau traité fiscal avec l’Inde est-elle raisonnable ?
C’est plus que raisonnable. Je pense qu’ils auraient dû réagir bien avant. Mais je sais que Roshi Bhadain les a menacés ; c’est pour cela qu’ils n’ont pas agi. On veut tuer leur secteur.
L’Inde dit qu’il faut voir sur le long terme et pas sur le court terme…
Si on tue le secteur financier, où est le long terme ? Ce qui est le plus dangereux, c’est qu’actuellement, notre secteur offshore a perdu son attrait par rapport à d’autres pays. Il n’y a aucune raison pour qu’une personne investisse à Maurice, elle peut facilement aller à Singapour.
Vous parliez de perte d’emplois lors de votre conférence de presse (NdlR, vendredi 13 mai, dans l’après-midi). Vous avez une estimation ?
Selon moi, plus de 75 % des personnes dans ce secteur vont perdre leurs emplois. Cela n’arrivera pas tout de suite mais déjà, de ce que j’ai appris, 30 % sont à risque. Pourtant, ce secteur aurait dû créer de l’emploi et connaître une croissance, surtout avec le centre d’arbitrage international que nous avons initié.
Les négociations se font entre les techniciens des deux parties, est-ce que le Premier ministre aurait dû intervenir ?
Les négociations se font toujours entre les techniciens. Ils se rencontrent, ils discutent mais les négociations finales se font entre deux Premiers ministres. Cela a toujours été mon principe. L’erreur du gouvernement, c’est qu’ils ont négocié au niveau du ministère des Finances. Et je peux vous dire que les techniciens du ministère des Finances indien sont très intelligents, ils savent négocier et, visiblement, ils ont su comment faire céder Bhadain.
Donc, vous pensez que Bhadain a été mou lors des négociations ?
Il n’a pas le niveau et c’est un bluffeur.
Pourtant, selon le secrétaire financier Dev Manraj, Maurice ne doit pas dépendre des traités fiscaux signés avec d’autres pays pour sa survie.
Il est dépassé, ce monsieur. C’est comme si on vend le moteur du bus et puis on vient dire on veut réparer le bus. C’est ça, ce qu’il veut faire ?
N’est-il pas l’heure de réinventer le secteur financier ?
Mais il est difficile quand on a perdu notre avantage majeur. Et le pays n’est plus en position de force. Je peux vous dire que Singapour se retrouve dans une meilleure position que nous. Qu’allons-nous réinventer si personne ne vient à Maurice ?
Les résultats ne vont pas tarder, comme le préviennent le Fonds monétaire international et Moody’s. La roupie mauricienne va dégringoler, l’inflation et le chômage vont augmenter. L’économie fera face à beaucoup de difficultés. Les devises viendront bientôt à manquer. Il y aura un effet domino. C’est de la braderie.
Je donne un conseil au gouvernement, il ne faut pas ratifier ce traité. Il y a d’ailleurs des traités que nous n’avons pas ratifiés, par exemple avec la Russie.
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