La réplique ne s’est pas fait attendre. Nicolas Ritter et Nathalie Rose ont réagi aux propos de Ravi Rutnah. L’avocat avait contesté la véracité du sondage effectué par TNS Analysis à la demande de l’association PILS sur la consommation de cannabis, à Maurice. C’était lors d’un débat sur la dépénalisation du gandia organisé par la rédaction de l’express, le vendredi 13 mai.

Le député Ravi Rutnah avait remis en cause le travail effectué par des responsables d’organisations non gouvernementales, notamment Nicolas Ritter, de l’association Prévention information lutte contre le sida, et Nathalie Rose, du Collectif urgence toxida (CUT). «La connaissance des travailleurs sociaux sur la drogue est fausse. Nicolas Ritter a déclaré que même si le cannabis est légalisé aux Pays-Bas, peu de personnes en consomment, mais ce qu’il ne dit pas c’est combien de personnes qui l’ont consommé se sont tournées vers d’autres drogues telles que l’ecstasy et l’amphétamine», a souligné Ravi Rutnah.

Concernant Nathalie Rose, le député a prétendu qu’elle «n’a pas d’expérience personnelle. Je ne l’ai jamais vue sur le terrain. Elle n’a jamais mis les pieds dans les poches de pauvreté pour connaître les vrais problèmes liés à la drogue». Face à ces attaques, Nicolas Ritter a lancé : «Qu’il vienne voir ce que nous faisons, comment et quand nous travaillons. Notre travail se base sur les évidences et les recherches. Il (NdlR, Ravi Rutnah) a toutefois le droit de donner son avis mais de notre côté, nous allons continuer notre travail.»

Nathalie Rose estime, pour sa part, que les propos de Ravi Rutnah sont injustifiés. «C’est sur le terrain que j’ai acquis des connaissances. Cela fait déjà dix ans que je travaille au sein de l’association CUT et j’interviens le plus souvent dans des milieux défavorisés pour le programme d’échange de seringues. D’ailleurs, je n’ai jamais vu Ravi Rutnah dans ces lieux.»

En ce qui concerne les doutes de l’avocat quant à la véracité du sondage, Nathalie Rose déclare que «c’est une firme professionnelle qui mène différents types d’enquêtes en se basant sur des échantillons. Nous n’avons pas d’autres études par rapport à la consommation de cannabis à Maurice. C’est le rôle du gouvernement de mener des enquêtes régulières et scientifiques par rapport à la consommation des drogues».